Mort de Nahel : « Quel est le but de LFI ? D’avoir le chaos, d’autres morts ? », fustige Xavier Iacovelli

Invité de Parlement Hebdo, Xavier Iacovelli est revenu sur le climat de tension depuis la mort de Nahel à la suite d’un refus d’obtempérer à Nanterre. Le sénateur RDPI-Renaissance des Hauts-de-Seine estime que les dégradations sont intolérables, mais ne se montre pas fermé à des évolutions législatives sur les refus d’obtempérer. En revanche, il appelle à ne pas remettre en cause la police à cause d’une « faute très grave » d’un policier.
Louis Mollier-Sabet

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Après trois nuits de violences suite à la mort du jeune Nahel à Nanterre ce 27 juin, Xavier Iacovelli concède « craindre » une escalade. Mais le sénateur RDPI-Renaissance des Hauts-de-Seine, récuse le lien entre le tir policier qui a tué Nahel et les heurts des derniers jours : « Je pense qu’il faut séparer les deux événements. Il y a ce drame de mardi matin, avec ce jeune Nahel, c’est mon département, on ne peut qu’être choqué par cette mort. Elle doit amener à une réponse claire de la justice, le policier a été mis en examen pour homicide volontaire, ce qui est rare. Il a été suspendu administrativement, la justice fait son œuvre et va vite, et c’est tant mieux. Et il y a d’autres événements qui ne sont pas directement liés à la mort de Nahel, qui sont les violences urbaines et la dégradation du bien public. Quand on brûle le tribunal de proximité d’Asnières, des tramways, il y a des réponses à apporter, on ne peut pas tolérer ça. »

« Il n’y aurait rien de pire que d’arriver à un deuxième décès lors de ces émeutes »

Si l’Etat ne peut tolérer ces dégradations, faut-il recourir à l’état d’urgence comme le demande LR ? « Je ne sais pas s’il y aura un état d’urgence. Les couvre-feux sont la bonne solution pour apaiser la situation et permettre aux forces de l’ordre de reprendre le contrôle et que le bien public ne soit pas dégradé. Il n’y aurait rien de pire que d’arriver à un deuxième décès lors de ces émeutes », estime le sénateur du parti présidentiel.

Sur la réponse à apporter en termes de politique de la ville, Xavier Iacovelli défend le bilan d’Emmanuel Macron : « Le plan Borloo n’a pas été enterré, un certain nombre de mesures de politique de la ville ont été prises. Nous avons augmenté les crédits de l’ANRU, on a remis des services publics dans les quartiers. Bien sûr qu’il y a beaucoup à faire encore. Mais je ne suis pas sûr que ce soit en brûlant les services publics que l’on arrivera à en remettre. »

« Il y a eu une faute très grave d’un policier, mais ce n’est pas la police qui est remise en cause »

Xavier Iacovelli fustige l’attitude « irresponsable » de LFI : « Ne pas appeler au calme, c’est inconscient. Quel est le but de LFI ? D’avoir le chaos, d’autres morts ? Quand ils disent que ce qu’ils n’obtiendraient pas dans les urnes, ils l’obtiendraient par la rue, c’est aussi attiser les tensions. » Sur le fond, le sénateur des Hauts-de-Seine dit ne « pas avoir de tabou » avec une éventuelle évolution législative de la loi de 2017 sur l’usage des armes en cas de refus d’obtempérer.

« Le Parlement est là pour débattre de ces sujets-là, mais ce que je ne veux pas, c’est légiférer dans l’urgence et l’émotion. Pourquoi pas une commission d’enquête parlementaire, le Parlement est tout à fait apte à se saisir de ces sujets, mais ne faisons pas de récupération », poursuit le sénateur, qui appelle à ne pas remettre en cause la police dans son entièreté : « Il y a eu une faute très grave d’un policier, mais ce n’est pas la police qui est remise en cause. Ce n’est pas la police qui commet des violences, c’est ce policier qui a tué le jeune Nahel. »

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