Nicolas Dupont-Aignan s'est dit mercredi "en désaccord total" avec Marine Le Pen pour qui Israël a envoyé un "message clair" sur l'inviolabilité de ses frontières en tirant contre des manifestants palestiniens, faisant près de 60 morts.
"Je suis en désaccord total, c'est une tragédie", a réagi le président de Debout la France sur France Inter.
"Israël a droit à la légitime défense face à la volonté de mouvements terroristes ou pas qui veulent sa destruction, le Hamas, et lorsque le Hamas emploie des forces armées. J'ai toujours défendu la sécurité d'Israël", a-t-il rappelé.
"Mais ce qui s'est passé face à des manifestants civils, même s'ils ont été envoyés à la mort par le Hamas (...) la réponse a été totalement disproportionnée, monstrueuse, (...) et je dis aux Israéliens +Mais comment vous pouvez acceptez ça?+!", a ajouté Nicolas Dupont-Aignan, allié de Mme Le Pen durant l'entre-deux tours de la présidentielle.
"On a un devoir de proportionnalité. On ne tire pas avec des snipers sur des gens pas armés. Point final, c'est pas négociable, et c'est l'intérêt même d'Israël", a-t-il insisté.
Jugeant que le transfert de l'ambassade américaine de Tel-Aviv vers Jérusalem était "une folie", il s'est aussi demandé "quand est-ce qu'Israël va comprendre qu'on ne peut pas laisser à Gaza une telle misère enfler jusqu'à l'explosion".
Pour Marine Le Pen, "si chacun peut évidemment déplorer le nombre important de morts palestiniens (lundi, NDLR), on ne peut pas ne pas constater qu'il y a un message, là aussi, de la part d'Israël". "Un message que certains trouveront inutilement excessif, peut-être inutilement brutal, mais qui est un message clair: ils ne transigeront pas sur la sécurité de leurs frontières", a-t-elle déclaré mardi sur LCP.
Elle a aussi déploré côté palestinien l'utilisation d'une "méthode (...) qui consiste à emmener dans des manifestions, où on sait qu'il va y avoir des violences, et même des violences importantes, des femmes et des enfants".
Les violents affrontements entre Israéliens et Palestiniens lundi ont coïncidé avec l'inauguration, à quelques dizaines de kilomètres de là, de la nouvelle ambassade américaine à Jérusalem, reconnue par Washington comme "capitale d'Israël" en dépit des mises en garde de toutes parts.
Après le bain de sang dans la bande de Gaza, Israël est en butte à une vague de condamnations et d'appels à une enquête indépendante.