Christophe Castaner a estimé lundi qu'il revenait à l'Etat et non à la collectivité corse de décider de l'accueil de bateaux ayant secouru des migrants, mais si elle veut "se montrer plus généreuse dans l'intégration" de personnes arrivées "légalement", le gouvernement travaillera "volontiers" avec elle.
L'Assemblée de Corse a voté vendredi à l'unanimité une motion en faveur de l'accueil des migrants, motion déposée par Jean-Charles Orsucci, maire de Bonifacio et leader du groupe LREM à l'Assemblée corse. Avant cela, le président nationaliste de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni, s'était dit "disposé à porter secours" aux migrants recueillis sur le navire humanitaire Lifeline, que l'Italie refusait de laisser accoster.
"Le droit doit s'appliquer partout en France, même en Corse", a réagi M. Castaner, délégué général de La République en marche, sur franceinfo. "Je pense que les autorités corses veilleront à respecter la loi, au-delà de la motion", a-t-il ajouté.
"Ce n'est pas aujourd'hui une compétence de la collectivité corse que de gérer cela, mais si par contre l'assemblée de Corse veut se montrer plus généreuse notamment dans l'intégration et l'accueil des réfugiés qui, légalement, seront accueillis en France, nous travaillerons volontiers avec eux", a poursuivi M. Castaner, secrétaire d'Etat en charge des relations avec le Parlement.
Il a par ailleurs "not(é) qu'aujourd'hui le gouvernement veut poursuivre le dialogue; certaines autorités corses ne le souhaitent pas", alors que le président du Conseil exécutif de Corse Gilles Simeoni doit rencontrer ce lundi Edouard Philippe à Matignon, pour la clôture d'un premier cycle de réunions sur l'avenir de l'île.
M. Talamoni, lui, a annoncé dimanche son refus de se rendre à ce rendez-vous, en dénonçant le "mépris" du gouvernement et l'absence d'une "négociation loyale".
S'il sera présent, Gilles Simeoni a précisé qu'il comptait "dire de vive voix au Premier ministre" ses regrets sur la façon dont se déroulent les discussions. "L’État, en choisissant de nier la dimension politique de la question corse (...) commet une faute politique grave, et (...) cette attitude, si elle perdure, va nous conduire les uns et les autres à l'échec et à l'impasse", a-t-il averti.