Interrogé quelques minutes avant l’utilisation du 49.3 par Michel Barnier, le président du groupe centriste au Sénat a pesté contre la volonté de Marine Le Pen de censurer le gouvernement s’il n’évolue pas sur la désindexation des retraites sur l’inflation.
Motion de censure : « A titre personnel, j’y suis favorable », affirme le sénateur RN Christopher Szczurek
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Y aura-t-il une motion de censure dès la semaine prochaine ? Marine Le Pen avait déjà rappelé ses lignes rouges à l’occasion de son entretien avec le Premier ministre Michel Barnier lundi 25 novembre. L’augmentation des taxes sur l’électricité, la désindexation des retraites, des mesures jugées « inadmissibles » par la présidente du Rassemblement National. La prise en compte de ces lignes rouges sera déterminante dans le vote de la censure : « Typiquement, on veut baisser la TVA sur le prix de l’énergie » pourtant « on constate que c’est un non catégorique », précise Christopher Szczurek. « Il y a beaucoup de mesures comme ça qui nous semblent pouvoir être génératrices de pouvoir d’achat pour les Français. »
« Marine Le Pen n’a pas totalement fait son opinion, mais elle peut vite venir »
Pour Christopher Szczurek, la motion de censure n’est pas « inévitable », « on n’est pas dogmatiques, mais on veut des gages pour les Français », explique-t-il. « Il faut voir à quel point le gouvernement est prêt à faire des efforts, il lui reste encore quelques fenêtres de tir. » Si, à l’inverse, le gouvernement reste campé sur ses positions, la censure peut devenir réalité : « Si manifestement, c’est un blocage complet, ça peut être immédiat », affirme le sénateur.
Avec l’accord de la commission mixte paritaire sur le Projet de loi de finances de la Sécurité sociale mettant en place notamment une revalorisation en deux temps des petites retraites, Christopher Szczurek annonce une réunion des « parlementaires du Rassemblement National » ce jeudi 28 novembre dans l’après-midi pour discuter des conclusions. Cette réunion pourrait être déterminante dans la décision de censurer ou non le gouvernement Barnier : la décision de Marine Le Pen peut être « dès aujourd’hui », prévient Christopher Szczurek mais « cela peut-être aussi plus tard ».
En cas de motion de censure, à laquelle il se dit personnellement « favorable », Christopher Szczurek écarte le scénario d’un shutdown complet à l’américaine : « Finalement on partirait sur les bases d’un budget 2024, moins coûteux que celui 2025 ». Pour lui, « il n’y a pas de risque de blocage complet du fonctionnement de l’Etat, des collectivités et des institutions », pointant du doigt le gouvernement qui « veut faire monter la pression » en avançant cette hypothèse. « ll y a moyen de reconduire les politiques d’Etat en attendant » conclut-il.
Coralie Moreau
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