"Nous aurons une discussion directe sur Lyon" : le maire de Lyon Gérard Collomb, ancien ministre de l'Intérieur, a estimé dimanche que "c'est Emmanuel Macron qui choisira" les candidats dans les grandes villes aux municipales, et a assuré le voir prochainement à ce sujet.
M. Collomb, qui a quitté le gouvernement cet automne pour redevenir maire de Lyon, ne cache pas briguer plutôt la métropole de Lyon que la mairie de Lyon aux prochaines municipales, puisqu'il ne sera plus possible de cumuler les deux fonctions.
"C'est là qu'est le pouvoir essentiel", a-t-il redit dimanche au Grand Rendez-vous Europe 1-CNEWS-Les Echos.
Or M. Collomb, qui cumulait les deux fonctions avant de partir au gouvernement, avait cédé la place à la métropole en 2017 à David Kimelfeld, qui souhaite conserver le poste. La situation risque de créer une guerre fratricide fatale à LREM dans la région.
"C'est Emmanuel Macron qui in fine choisira pour l'ensemble des grandes villes et pour Lyon", a assuré M. Collomb. "Il y aura un comité (d'investiture), mais je connais un peu le président, ce n'est pas quelqu'un de totalement étranger aux problèmes de circonscriptions, de villes, de rapports de force".
"Nous nous sommes entretenus par SMS donc je pense qu'on aura l'occasion de se voir avant l'été", de telle sorte que "tout se passe dans la bienveillance comme on dit à En Marche", a déclaré l'ancien ministre.
A la question "l'écouterez-vous ?", M. Collomb a répondu : "J'écouterai ses arguments en tout cas".
Le 17 juin, Brigitte Macron avait dîné avec M. Collomb à Lyon, où elle se trouvait dans le cadre de ses activités de première dame.
Interrogé sur le signe de soutien que pourrait représenter cette rencontre, M. Collomb a répondu : "Je ne le dis pas comme ça, je ne fais pas parler les autres".
- 'Arme dangereuse' -
Il a affirmé par ailleurs que son épouse Caroline, référente LREM dans le Rhône, est "tout à fait disposée à se retirer", comme certains membres du parti le souhaitent dans le département.
M. Collomb, figure du PS devenue l'un des premiers soutiens de poids d'Emmanuel Macron dans sa campagne, avait quitté volontairement le gouvernement après l'affaire Benalla, "difficile à vivre" pour lui.
Lors de la crise des gilets jaunes, dans laquelle il voit "une véritable crise sociale", "c'est vrai qu'il y a eu des cas d'usage disproportionné de la force", a remarqué l'ex-ministre de l'Intérieur, qui n'était plus place Beauvau lors de ces manifestations.
Il a ajouté que les lanceurs de balle de défense (LBD), qui ont provoqué blessures graves et mutilations, sont "une arme dangereuse si on s'en sert sans formation nécessaire", ce qui a pu être le cas selon lui dans une crise "où il fallait utiliser l'ensemble des forces de l'ordre", dont certains membres "pas forcément aptes à utiliser ce genre d'armes".
M. Collomb, qui avait dénoncé à l'automne un manque d'humilité du président Macron, a remarqué qu'il y avait à présent "moins de petites phrases qu'avant" : "j'entends aujourd'hui un ton plus apaisé, une volonté de faire en sorte que cette deuxième partie du quinquennat soit celle de la reconquête de l'opinion publique et des Français".