Municipales à Lyon : François Patriat dénonce « l’attitude peu noble » de Gérard Collomb
La décision de Gérard Colomb de s’allier avec le candidat LR François-Noël Buffet a pour le moins déçu le patron des sénateurs LREM, François Patriat. « Un aveu de faiblesse » selon lui.

Municipales à Lyon : François Patriat dénonce « l’attitude peu noble » de Gérard Collomb

La décision de Gérard Colomb de s’allier avec le candidat LR François-Noël Buffet a pour le moins déçu le patron des sénateurs LREM, François Patriat. « Un aveu de faiblesse » selon lui.
Public Sénat

Temps de lecture :

5 min

Publié le

Mis à jour le

« C’est la vieille popol (entendez politique politicienne) au profit des convictions ». François Patriat, président du groupe LREM du Sénat a pris quelques secondes pour encaisser l’annonce de la nouvelle.

Lors d’une conférence de presse, cet après-midi, Gérard Collomb et le sénateur LR François-Noël Buffet ont officialisé leur alliance en vue du second tour pour la Métropole de Lyon. Gérard Collomb a annoncé qu’il renonçait à la présidence de la Métropole, charge à François-Noël Buffet de conduire une liste d’alliance. En échange, pour la mairie de Lyon, c’est la liste LR d’Étienne Blanc qui fusionnera au profit de la liste LREM de Yann Cucherat, soutenu par le maire sortant Gérard Collomb.

« J'ai proposé dès notre première rencontre que François-Noël Buffet soit candidat à la métropole de Lyon. Aujourd'hui, nous voulons une union pour affronter la crise et permettre la reconstruction de Lyon. Union dont nous espérons qu'elle s'élargira dans les jours qui viennent » a expliqué l’ancien ministre de l’Intérieur.

« Règlements de comptes locaux »

« Gérard Collomb poursuit sa logique. Après avoir quitté le ministère de l’Intérieur dans les conditions que l’on connaît, c'est-à-dire en pleine crise des gilets jaunes, aujourd’hui, il est prêt à se rallier à la droite pour des raisons de règlements de comptes locaux. Ce n’est pas une attitude très noble de sa part. C’est même un aveu de faiblesse » fustige François Patriat.

Il faut dire que Gérard Collomb était sorti groggy du premier tour ; arrivé en quatrième position avec 15,7% des voix, derrière le candidat dissident LREM et actuel président de la Métropole, David Kimefield. La liste conduite par son dauphin à la mairie, Yann Cucherat n’avait pas fait mieux, quatrième également avec 14,92% des voix.

Les Verts grands gagnants du premier tour

Depuis plusieurs semaines, les tractations allaient bon train entre LREM et LR car entre le Rhône et la Saône, ce sont les écologistes qui sont à la fête. Le candidat EELV à la Métropole, Bruno Bernard est arrivé en tête avec 22,6 %. La liste EELV à la mairie, de Gregory Doucet est également en tête avec 28,46% des voix.

Avec les élections régionales, l’année prochaine, le président LR de la région, Laurent Wauquiez pourrait craindre une nouvelle poussée verte (après Grenoble) dans sa circonscription. François-Noël Buffet avait d’ailleurs appelé à il y a quelques jours sur Twitter Gérard Collomb et David Kimefield à une alliance.

David Kimefeld ne voulait pas d’accord « hors sol »

Mais entre Gérard Collomb et celui qui l’a succédé à la tête de la Métropole, le divorce est bel et bien prononcé. « Je ne ferai pas d’accord politicien hors sol comme m’y invitent Gérard Collomb (le candidat LREM, ndlr) et François-Noël Buffet (celui de LR), en voulant organiser un rassemblement pour éviter le soi‑disant péril vert, comme on invitait en 2002 et 2017, à se mobiliser pour voter contre le Rassemblement National » a répondu par communiqué David Kimefeld dénonçant lui aussi « un aveu de faiblesse électorale ».


D’ores et déjà l’alliance entre LR et LREM fait des remous chez les macronistes locaux. Cet après-midi, les « Jeunes avec Macron du Rhône annoncent s’opposer « à toute alliance avec la droite rétrograde de Laurent Wauquiez ».

Même désapprobation du côté du parti. Pour Stanislas Guérini le délégué général d’En Marche, Gérard Colomb a franchi « une ligne rouge » « en choisissant de s’allier avec Les Républicains avec la bénédiction de Laurent Wauquiez plutôt que d’œuvrer au rassemblement de notre famille politique ». Le député de Paris demande également dans un communiqué « à la Commission nationale d’investiture de se réunir le plus rapidement possible afin que soit examinée la désinvestiture de Yann Cucherat à Lyon ».

Après les soubresauts de la campagne municipale parisienne, voici ceux de Lyon.  De quoi déjà faire oublier le pari de l’implantation territoriale de LREM.

 

 

 

Partager cet article

Dans la même thématique

6min

Politique

Louvre : la Cour des comptes étrille les choix stratégiques du musée, qui dispose pourtant de « beaucoup d’argent »

Dans un rapport sévère et très attendu après le « casse du siècle », la Cour des comptes estime que la rénovation des bâtiments du Louvre et leur remise aux normes ont été les parents pauvres des dépenses engagées ces dernières années. Le Louvre, qui dispose d’une « trésorerie extrêmement solide », a privilégié « les opérations visibles et attractives » au détriment des urgences techniques.

Le

Paris : Francois Bayrou recoit Marine le Pen et Jordan Bardella
3min

Politique

Le sénateur PS Eric Kerrouche veut empêcher le RN de « violer la Constitution » pour en faire « un régime autoritaire »

Les sénateurs PS défendent une proposition de loi constitutionnelle qui limite strictement toute modification de la loi de 1958 au seul article 89 de la Constitution. Une réaction à un texte du RN sur l’immigration, qui reviendrait à transformer la France en « régime autoritaire, avec des mesures illibérales », selon le sénateur PS Eric Kerrouche.

Le

Paris : session of questions to the government at the Senate
6min

Politique

Sébastien Lecornu aux sénateurs : « Je ne serai pas le premier ministre qui fera une passation de pouvoir avec Jordan Bardella »

Alors que les relations se sont dégradées entre la majorité sénatoriale et le premier ministre, Sébastien Lecornu s’est rendu à la conférence des présidents du Sénat. Si le geste « a été salué par le président Larcher », il reste insuffisant pour gommer les « frustrations » de sénateurs qui apprennent maintenant les concessions faites au PS « en regardant la télé ». Cherchant à « dramatiser », selon l’un des participants, « il a dit que "censure vaudra démission et que ça vaudra dissolution" ».

Le