Il y aura donc bien trois sénateurs engagés dans la bataille des municipales à Marseille, les premières depuis 1983 où l’actuel maire Jean-Claude Gaudin (LR) ne sera pas candidat. Outre le sénateur du Rassemblement national Stéphane Ravier, maire des 13e et 14e arrondissement jusqu’à la loi sur le non-cumul, l’élection comptera également Bruno Gilles (ex-LR) et Samia Ghali (ex-PS).
La droite partira en ordre dispersé. Les Républicains ont choisi d’investir Martine Vassal, présidente du conseil départemental des Bouches-du-Rhône depuis 2015 et présidente de la métropole d'Aix-Marseille-Provence. Son rival Bruno Gilles, sénateur LR, ne renoncera pas.
« Le combat de ma vie », souligne Bruno Gilles (ex-LR)
En campagne depuis plus d’un an, cet engagement représente pour lui le « combat de [sa] vie ». Ce dernier a déclaré ce lundi qu’il quittait son parti (et la présidence de la fédération départementale) pour mener campagne en « candidat libre ». Dans ces conditions, difficile de parler de dissidence. Au Sénat, il restera membre du groupe, mais y siégera comme apparenté.
Bruno Gilles compte sur le premier tour pour « se compter » et espère faire monter les enchères pour le second tour, secteur par secteur. Impuissant, le président du conseil régional, Renaud Muselier, avait déclaré le 28 novembre sur notre antenne, qu’il ferait « tout » pour qu’ils « ne se présentent pas tous les deux ».
« La ville a besoin que l'on soit la vraie madone de Marseille », fait valoir Samia Ghali (ex-PS)
À gauche, les forces sont éclatées aussi. La veille, c’est l’ancienne socialiste Samia Ghali qui a officialisé sa candidature dans le JDD. Élue pour la première fois sénatrice en 2008 sous les couleurs du Parti socialiste et maire des 15e et 16e arrondissements de Marseille (jusqu'à la loi sur le non-cumul), Samia Ghali se dit être « prête » et se relance à nouveau dans les quartiers Nord. « La ville a besoin que l'on soit la vraie madone de Marseille », a insisté celle qui avait été battue par Patrick Mennucci lors de la primaire socialiste pour les municipales de 2014.
La sénatrice, qui siège toujours dans le groupe socialiste et républicain au Sénat, affirme avoir quitté son parti en 2018. Début juillet, elle a créé son propre mouvement, « Marseille avant tout », qui revendique 6000 adhérents. « Libre à qui veut de rejoindre mon mouvement », selon elle. Mais à l’heure actuelle, elle précise n’avoir « aucune discussion avec les partis de gauche ».
Parmi les autres forces officialisées en présence, on compte également à Marseille le patron de l'UDE (Union des démocrates et des écologistes) Christophe Madrolle et Stéphane Barles pour Europe Écologie-Les Verts. L’union du reste de la gauche peine à se concrétiser, entre le « Printemps marseillais » (regroupant des personnalités du PS, du PCF, de la France insoumise) et le « Pacte démocratique », collectif regroupant des citoyens et des militants de quartiers.
Du côté de la République en marche, l'ancien président de l'Université Aix-Marseille, Yvon Berland, devrait être désigné ce lundi par la commission nationale d'investiture du parti.