Municipales à Paris: chez les « marcheurs », la lutte de Villani face au favori Griveaux
Les bons scores de LREM aux européennes ont plus que jamais relancé les appétits des marcheurs pour les municipales à Paris et alimenté une...

Municipales à Paris: chez les « marcheurs », la lutte de Villani face au favori Griveaux

Les bons scores de LREM aux européennes ont plus que jamais relancé les appétits des marcheurs pour les municipales à Paris et alimenté une...
Public Sénat

Par Ambre TOSUNOGLU, Paul AUBRIAT

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Les bons scores de LREM aux européennes ont plus que jamais relancé les appétits des marcheurs pour les municipales à Paris et alimenté une bataille publique entre Benjamin Griveaux et Cédric Villani face à la maire socialiste Anne Hidalgo.

Les candidats LREM - aux côtés des deux favoris, Hugues Renson, Anne Lebreton et Antonio Duarte complètent la liste - doivent rendre leur copie devant la Commission nationale d'investiture (CNI) de La République en marche vendredi, avant un grand oral de trois quarts d'heure mardi et un concile des commissaires le lendemain.

Décision: mercredi 10 juillet dans la soirée, promet-on. A moins que... Car, depuis mercredi, ce qui semblait être une formalité pour le sacre annoncé de l'ancien porte-parole du gouvernement Benjamin Griveaux a tourné au coup de théâtre avec l'abandon en pleine course de l'ancien secrétaire d'État au Numérique Mounir Mahjoubi, qui a finalement rallié le député mathématicien Cédric Villani.

"Depuis plusieurs semaines, quelque chose me frustrait: cette pré-campagne n'était pas au niveau. Et puis il y a eu cette rencontre avec Cédric, ça a été une évidence", a expliqué jeudi soir M. Mahjoubi lors d'un meeting de M. Villani.

Les prises ne s'arrêtent pas là: l'ancien député marcheur Matthieu Orphelin, proche de Nicolas Hulot, a également apporté son soutien à M. Villani. "L'écologie sera au cœur de leur projet", a-t-il avancé dans un message posté sur Twitter, alors qu'EELV a enregistré des scores historiques dans la capitale (près de 20%) aux Européennes et qu'Anne Hidalgo a fait de la lutte contre le réchauffement climatique un marqueur majeur de son mandat.

Mi-juin, les hostilités étaient déjà lancées: à travers une tribune commune, les concurrents de Benjamin Griveaux demandaient une "consultation citoyenne" plutôt qu'une désignation par une commission, et un report du choix après l'été.

L'option d'une primaire avait été balayée par l'ancien porte-parole du gouvernement, alors donné grand favori, estimant que c'était "une machine à diviser qui enclenche plutôt la défaite qu'une dynamique de victoire".

Au-delà de la tribune, les candidats - sauf Benjamin Griveaux - ont encore un temps tenté d'imposer l'organisation d'un grand meeting à Paris, voire un débat ouvert aux Parisiens. En vain.

- Montée en puissance -

Benjamin Griveaux, candidat à la mairie de Paris, le 18 juin 2019
Benjamin Griveaux, candidat à la mairie de Paris, le 18 juin 2019
AFP/Archives

Les résultats d'un sondage BVA publié fin juin ont achevé de nourrir tous les espoirs macronistes: le parti présidentiel est donné - pour la première fois - en tête des intentions de vote, avec 1 à 4 points d'avance sur Anne Hidalgo, dont la candidature ne fait guère de doute. Selon cette étude, la liste LREM alliée au MoDem recueille 25% d'intentions de vote, qu'elle soit conduite par Benjamin Griveaux... ou Cédric Villani.

"Tout le monde peut être candidat, mais à la fin, c'est Benjamin qui est investi", veut pourtant croire, sans sourciller, un soutien de M. Griveaux, selon qui "il y a 0% de malchance que Benjamin ne soit pas investi".

En embuscade, deux candidats hors-LREM mais Macron-compatibles font également l'objet d'attentions: Pierre-Yves Bournazel et Gaspard Gantzer. "Si Benjamin est désigné, il se retireront", veulent se persuader les troupes grivaldistes, hypothèse pourtant sèchement balayée par les deux intéressés interrogés par l'AFP.

Et pour cause, tous ces challengers se rencontrent depuis plusieurs mois: Villani, Mahjoubi, Renson, Bournazel ainsi qu'Anne Lebreton, une élue du IVe arrondissement.

Jeudi soir, lors de son meeting devant 500 personnes dont une dizaine de députés, aux airs de démonstration de force, Cédric Villani n'a pas eu un mot pour son concurrent Griveaux, mais s'est montré laudateur envers de nombreux maires d'arrondissements, de droite et de gauche, en appelant "au rassemblement des énergies".

En s'en prenant à Anne Hidalgo, il a en outre voulu se poser comme "le premier maire écologiste de Paris".

Selon un ministre, la montée en puissance de Villani pourrait convaincre la CNI d'ajourner sa décision. "Plus on prendra le temps de bien apprécier les forces en présence, de bien débattre, ce ne sera pas du temps perdu", s'en est réjoui le mathématicien.

Partager cet article

Dans la même thématique

13-UNIS : la course en hommage aux 10 ans des attentats de novembre 2015
5min

Politique

Commémoration du 13 novembre : 10 ans après les attentats, la menace terroriste « s’accroît »

Alors que la France rend hommage aux victimes des attentats de Paris de 2015, le ministre de l’Intérieur a appelé les préfets à « renforcer les mesures de vigilance ». Le procureur national antiterroriste (Pnat) Olivier Christen, indique même que la menace terroriste, jihadiste, d’ultradroite ou émanant d’Etats étrangers « s’accroît ».

Le

France Paris Shooting
4min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : dix ans après, comment les lois antiterroristes ont évolué ?

Dix ans après le traumatisme des attentats du 13 novembre 2015, le cadre juridique permettant la prévention et la répression d’actes terroristes a largement évolué. Après les attaques du Bataclan, des terrasses parisiennes et du Stade de France ayant fait 131 morts et plus de 400 blessés, la France avait basculé dans l’état d’urgence, un régime juridique d’exception qui a influencé les évolutions législatives.

Le

Municipales à Paris: chez les « marcheurs », la lutte de Villani face au favori Griveaux
4min

Politique

Immigration : Laurent Nunez a « bon espoir que le plan 3 000 places de centres de rétention administrative aboutisse en 2029 »

A l’approche de l’examen du budget, le ministre de l’Intérieur, Laurent Nunez était auditionné par commission des lois du Sénat a présenté des crédits en hausse pour la mission sécurité et immigration de son ministère. Il en a profité pour confirmer que l’objectif 3 000 places en des centres de rétention administrative, initialement prévu pour 2027, ne sera pas tenu, comme l’avait révélé un rapport du Sénat.

Le

5min

Politique

Budget : des sénateurs souhaitent assouplir le droit des successions pour favoriser les dons aux associations

Les sénateurs Bernard Jomier et Grégory Blanc (Place Publique) ont déposé un amendement au projet de loi de finances 2026, visant à élargir la liberté des légataires dans la transmission de leur patrimoine, pour favoriser les donations aux causes d’intérêt général. De quoi permettre un débat « le plus large possible » selon les élus, dans une séquence budgétaire intense.

Le