Mairie de Paris, Jeux Olympiques 2024
La mairie de Paris affiche sur sa facade principale les elements pour rappeler les jeux olympiques et paralympiques qui se derouleront durant l'annee.//MASTAR_MASTAR0736/Credit:MARIO FOURMY/SIPA/2402050917

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : députés et sénateurs échouent à trouver un accord sur la réforme du mode de scrutin

La commission mixte paritaire chargée de trouver un compromis entre l’Assemblée nationale et le Sénat sur la réforme du monde de scrutin à Paris, Lyon et Marseille, pour les élections municipales, a échoué ce mardi 24 juin, quelques minutes seulement après l’ouverture des négociations. Les sénateurs, très largement opposés à ce texte, invitent désormais le Premier ministre à y renoncer.
Romain David

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Vingt-cinq minutes, échec compris. La commission mixte paritaire (CMP) sur la proposition de loi visant à réformer le mode de scrutin pour les municipales à Paris, Lyon et Marseille n’a pas pu aboutir ce mardi 24 juin. « L’issue était prévisible, dans la mesure où les points de vue étaient irréconciliables. Ce texte est inamendable », rapporte un participant auprès de Public Sénat.

Sept sénateurs et sept députés étaient chargés de trouver un compromis sur cette proposition de loi, portée par le député Renaissance Sylvain Maillard et soutenue par l’exécutif, qui a été adoptée à l’Assemblée nationale, mais très largement rejetée par le Sénat.

Lors des débats en séance publique, la gauche et la droite sénatoriale ont fait front commun contre ce texte, qualifié de « tripatouillage électoral », les élus ont notamment accusé le parti présidentiel de chercher à modifier les règles du scrutin à un an des municipales, pour faciliter son implantation au sein des conseils municipaux de Paris, Lyon et Marseille.

Un double scrutin

Avec le système actuel, les électeurs de ces trois villes votent pour une liste de conseillers dans leurs arrondissements respectifs. Les élus inscrits en haut des listes sont ensuite amenés à siéger au sein du Conseil municipal, où ils élisent le maire. Arguant « d’un mode de scrutin complexe et peu compris », qui ne serait pas totalement représentatif du choix des électeurs, la proposition de loi macroniste souhaite lui substituer un mode d’élection à deux tours de scrutin. Le même jour, à Paris, Lyon et Marseille, les électeurs seraient ainsi invités à voter deux fois : une fois pour leurs conseillers d’arrondissement et une autre pour les membres du conseil municipal.

Du côté de la Chambre haute, outre le coût généré par une telle réforme dans un contexte de redressement des finances publiques, les opposants au texte se sont inquiétés d’un risque de dévitalisation des arrondissements. Selon nos informations, le député MoDem Jean-Paul Mattei a tenté de les rassurer en proposant, ce mardi, de rendre obligatoire la présence des maires d’arrondissement dans les conseils municipaux.

« Remporter un vote en CMP, ne signifie pas que l’hémicycle va suivre »

« Les députés qui soutenaient ce texte se sont présentés avec des propositions. Nous les avons examinés. De notre côté, nous n’avions pas de contre-propositions à faire dans la mesure où le Sénat a rejeté la proposition de loi en bloc, et n’avait donc pas de texte à présenter », explique la sénatrice LR Muriel Jourda, présidente de la commission des lois. « Trouver un accord en CMP, c’est bien. Mais encore faut-il s’assurer qu’il puisse avoir une chance d’être adopté en séance. Remporter un vote en CMP, ne signifie pas que l’hémicycle va suivre », pointe-t-elle.

Un peu plus d’un quart d’heure seulement après l’ouverture des discussions, les parlementaires ont donc préféré acter leur désaccord.

Vers un abandon du texte ?

À présent, ce texte, sur lequel le gouvernement a engagé la procédure accélérée pour limiter le nombre de lectures devant le Parlement, doit tout de même repasser devant l’Assemblée nationale. Mais l’échec de la CMP sonne déjà comme un nouveau camouflet pour François Bayrou, quelques heures seulement après l’enlisement du conclave sur les retraites. « La logique et la sagesse voudraient que le gouvernement renonce définitivement à cette réforme qui n’a ni queue ni tête », cingle le sénateur communiste de Paris Ian Brossat, lui-même candidat aux municipales dans la capitale.

« Y aura-t-il vraiment une suite à la procédure ? », interroge Muriel Jourda. « J’ai souvenir que le Premier ministre avait déclaré que si le Sénat ne validait pas le texte, il ne s’obstinerait pas ». Le 19 février, à l’occasion de la séance de questions d’actualité au gouvernement, François Bayrou avait effectivement concédé devant les sénateurs : « Je n’imagine pas qu’un texte puisse être adopté sur ce sujet sans qu’il y ait accord de l’Assemblée nationale et du Sénat. »

Un membre de la majorité commente : « Je conseillerai au Premier ministre de laisser le texte de côté. On n’a pas besoin de ça. Ça peut faire des dégâts. »

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : Jordan Bardella and Marine Le Pen at Matignon
3min

Politique

Sondage : Marine Le Pen et Jordan Bardella détrônent Edouard Philippe en tête du classement de l’adhésion des Français

D’après le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat, Marine Le Pen et Jordan Bardella sont à présent les deux personnalités politiques qui recueillent le plus de soutien ou de sympathie de la part des Français. Les deux figures du Rassemblement national se hissent à la première place du palmarès de l’adhésion au détriment d’Edouard Philippe, en nette baisse et désormais rejoint par Bruno Retailleau.

Le

French President Emmanuel Macron visit of the school in Orange ‘lycee professionnel de l’ArgensolÕ.
3min

Politique

Sondage : la popularité d’Emmanuel Macron rechute, François Bayrou toujours très impopulaire

Après une embellie en mai, la popularité d’Emmanuel Macron rechute à 28% d’opinions favorables (-1 point) au mois de juin, selon le dernier baromètre Odoxa réalisé avec Mascaret pour Public Sénat et la presse régionale. La situation n’est pas franchement meilleure pour François Bayrou, qui reste le Premier ministre le plus impopulaire depuis 10 ans, malgré un léger rebond de sa cote.

Le

Municipales à Paris, Lyon et Marseille : députés et sénateurs échouent à trouver un accord sur la réforme du mode de scrutin
7min

Politique

Présidentielle : « Pas candidat » pour le moment, Raphaël Glucksmann « trace » son chemin et défend sa « vision pour le pays »

Place Publique a planché depuis neuf mois sur une ébauche de programme, présentée par Raphaël Glucksmann. « Si on aspire à prendre les rênes du pays, c’est fondamental d’avoir une offre politique à gauche, prête à gouverner », lance l’eurodéputé. Mais avant une éventuelle candidature, l’enjeu sera de créer la « dynamique », en revendiquant une ligne « claire ».

Le