Cédric Villani, menacé d'exclusion de LREM parce qu'il maintient sa candidature dissidente à la mairie de Paris, a considéré mercredi qu'une telle mesure n'était pas "dans l'esprit d'En marche", lors d'un entretien sur RTL.
M. Villani, qui brigue l'hôtel de ville de la capitale alors que La République en marche a investi Benjamin Griveaux, est sous le feu des critiques de plusieurs ténors de la majorité qui réclament son exclusion du parti présidentiel, ainsi que celle de ses colistiers, une fois que ses listes seront déposées - la date limite est fixée au 27 février.
"Pour moi, l'exclusion, ce n'est pas dans l'ADN, ce n'est pas dans l'esprit d'En marche, ce n'est pas dans l'esprit du mouvement fondé par Emmanuel Macron et dans lequel je me suis engagé", a considéré le député toujours LREM de l'Essonne.
"L'exclusion, ça rétrécit. Pour Paris, on a besoin d'élargir la discussion, on a besoin de voir les choses en grand", a-t-il poursuivi, en expliquant que "si cette décision d'exclusion se confirmait, ce serait triste, ça montrerait que ce qui aurait pu être un grand mouvement se conduit comme un vieux parti, avec tous les travers que ça représente".
Interrogé sur sa détermination à maintenir sa candidature, le prétendant a ironisé: "Le jour où paraît mon ouvrage sur le nouveau Paris, mon ouvrage sur la vision parisienne, est ce que vous pensez que je vais renoncer à une candidature à Paris?".
"Je crois que j'ai été clair: il ne s'agit pas ici de faire campagne contre La République en marche ou contre qui que ce soit, il s'agit de faire campagne pour les Parisiens, pour Paris", a-t-il encore martelé, en disant "(savoir) qu'Emmanuel Macron a créé ce mouvement En marche en souhaitant qu'il soit ouvert sur la société, qu'il s'attaque aux grands problèmes de demain et qu'il puisse marier la politique, la société civile, dépasser les vieux clivages".
"Je suis exactement dans cet esprit-là", a-t-il soutenu.
S'est-il pour autant récemment entretenu avec le chef de l'État? "Tout cela ne regarde que nous", a éludé M. Villani.
Selon un sondage Ifop-Fiducial pour le JDD et Sud radio paru dimanche, Anne Hidalgo, la maire sortante socialiste, obtiendrait 25% des voix au premier tour devant la LR Rachida Dati (19%), laissant derrière Benjamin Griveaux (15%) et Cédric Villani (13%), à la lutte avec l'écologiste David Belliard (14%).