Municipales à Paris : Rachida Dati « utilise à outrance son ministère pour l’instrumentaliser au service de la campagne », estime le candidat socialiste 

Invité de la matinale de Public Sénat, le candidat socialiste à la mairie de Paris, Emmanuel Grégoire, fustige la communication de Rachida Dati en vue des municipales. Il lui reproche notamment d’utiliser les moyens du ministère pour faire campagne. Le député de Paris affiche également sa confiance pour une union de la gauche, hors LFI, à Paris.
Henri Clavier

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Aucun doute, la campagne des municipales est déjà lancée à Paris. La ministre de la Culture et principale concurrente d’Emmanuel Grégoire, Rachida Dati multiplie les opérations de communication un peu plus de quatre mois avant le scrutin. « Jamais un ministre n’a fait campagne pour une élection aussi majeure », dénonce le candidat socialiste pour les municipales à Paris, Emmanuel Grégoire. Ce dernier constate que la candidate de LR profite de ses fonctions pour faire campagne et considère que la ministre de la Culture doit démissionner. 

« Elle se croit tout permis, elle fait des choses inconcevables sur le plan du droit » 

« Elle utilise à outrance son ministère pour l’instrumentaliser au service de la campagne », assure Emmanuel Grégoire à propos de Rachida Dati. Le candidat socialiste pointe notamment le poids du ministère de la Culture dans une ville comme Paris et y voit une concurrence déloyale. Alors que la communication politique fait l’objet d’un cadre strict dans les périodes précédant les campagnes électorales (voir notre article), Emmanuel Grégoire assure recenser méticuleusement les actions de la ministre. « Elle se croit tout permis, elle fait des choses inconcevables sur le plan du droit », s’agace le député PS. 

Au-delà de la communication, le candidat socialiste compte également combattre sur le terrain des propositions et en particulier sur le logement. Alors que la gauche pointe l’opposition systématique de Rachida Dati à l’extension du parc de logements sociaux, Emmanuel Grégoire propose de réquisitionner les logements vacants de la capitale. « C’est intolérable d’imaginer qu’il y a 3 500 personnes qui dorment dans la rue à Paris alors qu’il y a des millions de mètres carrés qui sont vides », martèle Emmanuel Grégoire. Un sujet sur lequel l’élu PS souhaite rassembler. « Je n’ai qu’un seul adversaire, c’est la droite à Paris », assure d’ailleurs l’ancien adjoint d’Anne Hidalgo.

« Je suis très confiant » pour une union de la gauche assure Emmanuel Grégoire 

En réalité, ses détracteurs sont un peu plus nombreux, à commencer par la maire sortante qui a lâché Emmanuel Grégoire après l’échec de son favori, Rémi Féraud, à remporter l’investiture du PS. Alors que le député PS est en bonne voie pour rallier les communistes et les écologistes à sa liste, Emmanuel Grégoire devra compter avec l’opposition de la liste insoumise, menée par Sophia Chikirou. « Je ne peux pas envisager de travailler avec quelqu’un qui dit qu’il ne faut pas de maire socialiste à Paris », assure l’ancien adjoint qui exclut toute alliance avec les insoumis, y compris au second tour.

 Une situation qui pousse les autres forces de gauche à se regrouper avant le premier tour. « Je suis très confiant [pour une union avec les communistes et les écologistes]. Il y a une cohérence à cela, il y a un partage des responsabilités depuis 25 ans », pointe Emmanuel Grégoire qui se dit également confiant pour prendre la tête de cette liste d’union de la gauche. Le député de Paris le répète, il souhaite « une union de la gauche la plus large possible ». Une union dont l’objectif pourrait être d’empêcher LFI d’accéder au second tour et éviter une triangulaire au second tour.

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