En plein retournement d’alliance vis-à-vis de LFI sur le plan national, la situation du Parti socialiste parisien et d’Emmanuel Grégoire est plus simple : « Nous n’avons pas envie de travailler avec LFI au niveau parisien, et nous l’avons toujours dit. » Le député de Paris, élu en 2024, est candidat à la succession d’Anne Hidalgo, tout comme le sénateur socialiste Rémi Féraud.
Les militants socialistes désigneront leur candidat par un vote interne dont la date précise n’a pas encore été fixée mais devrait se tenir « début avril », précise Emmanuel Grégoire, qui croit en ses chances de victoire : « Je me maintiendrai parce que je vais gagner [ce vote des militants, ndlr]. » D’après lui, on en est encore aux processus de « décantation » : « Il y a des processus de décantation intermédiaires, les écologistes auront leur primaire, nous aussi. Ensuite nous devons explorer les voies d’union de la gauche dans le périmètre de la majorité sortante, c’est-à-dire avec les écologistes, les communistes et la société civile. »
« À Paris, la force politique qui porte l’écologie ce sont les socialistes »
À cet égard, Emmanuel Grégoire pose une méthode : « Il faut partir d’un programme cohérent, on va y travailler. Si on y arrive, la logique voudrait que l’on parte ensemble. S’il existe encore des points de divergence, ce sera aux parisiens de trancher au 1er tour, en fixant évidemment des règles de constitution des listes dans les 17 circonscriptions. »
Partir divisé au 1er tour ne serait « pas insurmontable » pour la gauche, explique Emmanuel Grégoire, qui rappelle que c’était le cas lors des victoires de 2008, 2014 et 2020, où les écologistes avaient déjà présenté une liste distincte. Ainsi la discussion pour l’union au premier tour se fera « prioritairement » avec les communistes et Place publique (« les forces d’union de premier tour »), semble entériner le député de Paris.
Dans ce scénario, le premier tour servirait à départager socialistes et écologistes, ce qui fait de ces derniers les principaux concurrents d’Emmanuel Grégoire, qui insiste : « À Paris, la force politique qui porte l’écologie ce sont les socialistes. Nous en avons fait un des leviers les plus puissants de transformation de Paris. Nous arriverons à faire la démonstration que ce sont nous qui portons la bifurcation écologique de la ville de Paris plus efficacement que les écologistes s’ils décidaient de partir seuls. »
« Ce n’est pas à moi de choisir le candidat de la droite »
Sur sa droite, l’ex premier adjoint d’Anne Hidalgo « n’ostracise personne », mais appelle Clément Beaune à la « clarification » : « On ne peut pas à la fois être en soutien du gouvernement de Bayrou et être avec nous. L’aile gauche de la macronie a fondu comme neige au soleil, je ne sais pas exactement ce qu’il en reste. Aurélien Rousseau, par exemple, a rompu pour des raisons de valeurs, et il est aujourd’hui membre du groupe socialiste à l’Assemblée nationale. Ce genre de rupture est nécessaire avant d’engager quoi que ce soit avec nous. »
Quant à une éventuelle candidature de Gabriel Attal, le député de Paris estime que « ce n’est pas à [lui] de choisir le candidat de la droite », qui a déjà « une candidate bien installée » en la personne de Rachida Dati. « Elle sera, je le crois, mon adversaire en 2026, mais s’ils font un choix différent, ça les regarde », a insisté Emmanuel Grégoire.
Réforme de la loi PLM : une consultation en mars ?
Au-delà des questions autour des candidatures, des incertitudes demeurent autour du mode de scrutin. François Bayrou a rencontré ce lundi les députés macronistes David Amiel et Sylvain Maillard qui portent une proposition de loi de réforme de la loi dite « PLM » qui fixe un mode de scrutin par arrondissement (ou secteur) pour Paris, Lyon et Marseille. Une proposition « qui intervient extrêmement tardivement, moins d’un an avant l’échéance électorale » et qui pourrait rendre « difficile d’organiser un débat sain », regrette le candidat à la mairie de Paris.
Sur le principe, Emmanuel Grégoire estime « qu’il n’est pas illégitime de poser la question » du mode de scrutin, mais rappelle son « attachement aux arrondissements », qu’il ne qualifie pas « d’anomalie. » Si le gouvernement maintenait tout de même son intention de réformer ce mode de scrutin, le député de Paris demanderait à Anne Hidalgo de profiter d’une consultation municipale organisée le 23 mars pour consulter les Parisiens sur le sujet.