Municipales à Perpignan: les ambitions du RN face à une droite divisée

Municipales à Perpignan: les ambitions du RN face à une droite divisée

Perpignan et ses 120.000 habitants sera-t-elle la plus belle prise du Rassemblement national aux prochaines municipales? Pour sa troisième...
Public Sénat

Par Antoine GASQUEZ et Christophe PARAYRE

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Publié le

Perpignan et ses 120.000 habitants sera-t-elle la plus belle prise du Rassemblement national aux prochaines municipales? Pour sa troisième tentative, Louis Aliot fait face à une droite et une gauche divisées mais bien décidées à lui barrer la route.

Dans la cité catalane, plombée par un chômage et des taux de pauvreté élevés, l'extrême droite est arrivée en tête aux premiers tours des derniers scrutins. Et Louis Aliot, 50 ans, ancien compagnon de Marine Le Pen, a été élu député en 2017 de la 2ème circonscription (qui comprend plusieurs quartiers de Perpignan) avec 51,65% des voix face à un candidat En Marche.

En retrait des instances dirigeantes du RN depuis 2018, il se présente aux municipales sans étiquette. "Pour passer le cap des 50% à une élection, il faut rassembler au-delà de l'étiquette, (...) il faut aller bien au-delà des intentions de vote du RN et de Marine Le Pen", souligne-t-il à l'AFP.

Après avoir engrangé près de 45% des voix au second tour en 2014, il se montre confiant: "le plafond de verre a sauté avec les législatives. Il y a un contexte qui fait que c'est possible. Je ne me dis pas que je vais gagner mais que je peux gagner, qu'il y a beaucoup plus de chances que la dernière fois".

- "Remettre de l'ordre" -

Jean-Marc Pujol, 70 ans, maire (LR) sortant de Perpignan, investi pour les municipales de 2020
Jean-Marc Pujol, 70 ans, maire (LR) sortant de Perpignan, investi pour les municipales de 2020
AFP/Archives

"L'image de Perpignan aujourd'hui, c'est une image de pauvreté, de misère et d'insécurité et ils (les Perpignanais) se disent qu'avec un maire qui veut remettre de l'ordre, cela sera toujours mieux que le laisser-aller et le laisser-faire qui a marqué la mandature de M. (Jean-Marc) Pujol, soutenu par la gauche".

Le maire LR de la cité catalane avait bénéficié en 2014 du retrait du candidat socialiste au second tour.

De nouveau investi par Les Républicains (mais pas par LREM), M. Pujol, 70 ans mais "ni usé, ni fatigué" par 10 ans à l'Hôtel de Ville, officialisera sa candidature fin novembre ou début décembre, estimant être "en mesure de battre le RN en restant fidèle aux valeurs républicaines".

"Pour répondre aux populistes, il faut être fort sur les sujets sur lesquels ils surfent: la sécurité, la proximité et la transition écologique", assure-t-il à l'AFP.

Il écarte dans l'immédiat un éventuel "front républicain" pour faire barrage à Louis Aliot: "Je suis sportif, quand je monte sur le terrain, c'est pour jouer le match jusqu'au bout. Tout le reste, les fronts républicains etc, je ne pense pas que cela fonctionne aujourd'hui car les gens considèrent que ce sont des magouilles".

Il doit pourtant affronter la concurrence de deux de ses anciens adjoints à la mairie: Olivier Amiel, trésorier départemental des Républicains dont le slogan est "Pacification, Probité, Innovation" et Romain Grau, député En Marche du département et camarade de promotion du président Emmanuel Macron à l'ENA.

- "Besoin de changement" -

Le député LREM Romain Grau le 21 juin 2017 à Paris
Le député LREM Romain Grau le 21 juin 2017 à Paris
AFP/Archives

Pour Romain Grau, "il y a un grand besoin de changement" car le maire sortant "a fait une mauvaise politique et est responsable du bilan d'aujourd'hui, il en est le seul responsable". Le candidat En Marche, 45 ans, compte bien capitaliser sur le bon score de M. Macron au second tour de la présidentielle en 2017 (près de 60% des voix à Perpignan).

Selon lui, "Perpignan a besoin de paix et de tranquillité et pas de jeter de l'huile sur le feu comme le fait M. Aliot sans cesse".

"Il faut tout faire pour que M. Aliot ne prenne pas la ville de Perpignan", martèle-t-il. "Cela fait très longtemps que je suis partisan d'un front républicain au second tour face au Front national".

A gauche, les Verts, les Socialistes, les Radicaux de gauche et quelques Insoumis se sont rassemblés autour d'Agnès Langevine (EELV), vice-présidente de la Région Occitanie. "Nous ne souhaitons pas nous résigner à une élection de Louis Aliot, nous combattons depuis toujours ses idées et ses valeurs", explique la tête de liste à l'AFP.

Elle "veux dessiner un arc humaniste et écologiste au regard des urgences climatique et sociale et du risque RN", en espérant être en deuxième position au premier tour. Plus à gauche, Jean-Bernard Mathon dirige une liste soutenue par la France insoumise, le PCF et NPA.

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