Le président LR du Sénat Gérard Larcher a estimé mercredi qu'avec sa circulaire limitant le "nuançage" des listes pour les élections municipales, le gouvernement "casse le thermomètre" pour "ne pas voir la réalité" du scrutin.
Le Conseil d'Etat se penche mercredi sur la légalité de cette circulaire, qui dispense les préfets d'attribuer une nuance politique aux listes des communes de moins de 9.000 habitants, contre 1.000 habitants auparavant.
Pour l'opposition, le gouvernement tente ainsi de gonfler artificiellement les scores de LREM, en gommant les résultats des petites communes où le parti présidentiel semble susceptible de réaliser de moins bons scores.
"Quelque part on casse le thermomètre parce qu'on ne veut pas voir la réalité de ces élections municipales qui ne devraient pas être très favorables à la majorité actuelle, et en cassant le thermomètre, on pense qu'on fera illusion", a estimé M. Larcher sur France Culture.
"On se prive d'un baromètre d'évaluation de la pensée politique sur le territoire", a-t-il ajouté, en soulignant que cet argument a été porté par une quarantaine de politologues dans une récente tribune dans Le Monde réclamant au ministre de l'Intérieur Christophe Castaner une révision de sa circulaire.
Le président du Sénat a en outre remarqué que "pour près de 34.000 communes, l'élection se fait sur un projet local avec des équipes locales, ce qui ne veut pas dire qu'elles n'aient pas de sensibilité politique, tout au moins le chef de file ou le maire sortant".
Six recours contre la circulaire ont été déposés devant la plus haute juridiction administrative par le parti Les Républicains, des élus LR, le parti socialiste, des élus PCF et le parti Debout la France. La décision devrait être mise en délibéré.