Rachida Dati, candidate des Républicains à Paris, a tapé du poing sur la table mercredi contre les instances de son parti qui ont décidé d'une investiture d'arrondissement en son absence, et assuré qu'elle prenait désormais "toute (sa) liberté dans cette campagne".
"Le choix de la CNI de statuer en mon absence est une décision claire et lourde de sens", a assuré Mme Dati dans un communiqué posté sur Twitter, après une réunion de la commission nationale d'investiture dans la matinée qui a apporté son soutien à Geoffroy Boulard dans le XVIIe arrondissement.
"Depuis 2001, la droite a perdu à Paris, car certains élus ont joué leur survie personnelle dans leur arrondissement, au détriment de la dynamique collective", a ajouté Mme Dati.
"Je ne laisserai pas l'histoire se répéter. A partir de ce jour, je prends toute ma liberté dans cette campagne", a-t-elle assuré.
Rachida Dati "ne veut pas se faire imposer des choix d'appareil", ni "freiner sa dynamique au service des Parisiens", a-t-on souligné dans son entourage, sans détailler quelle suite Mme Dati entendait donner à son communiqué.
"Elle reste la candidate LR", a-t-on toutefois assuré de même source.
Son absence de la réunion de la CNI s'explique car Mme Dati "ne pouvait pas être là ce matin" du fait de sa campagne, a-t-on ajouté.
Du côté du parti, on souligne qu'il était prévu de prendre cette décision mercredi et on appelle à "relativiser" l'affaire.
Plus que le choix du candidat c'est la composition probable de la liste qui pourrait poser problème, a-t-on estimé de source proche du parti.
"Il reste des divergences sur une ou deux personnes" mais "tout cela doit se régler entre Geoffroy Boulard et Rachida Dati, au-delà des petits pics de tension assez habituels" dans ce genre de situations, a assuré à l'AFP le président de la CNI Eric Ciotti, selon qui la situation à Paris "est beaucoup plus détendue qu'il y a quelques semaines".
Dans un communiqué, M. Boulard s'est réjoui de la décision de la CNI prise "à l'unanimité" et s'est dit "déterminé à conduire une liste d’union de la droite et du centre ouverte à la société civile".
M. Boulard, maire d'un arrondissement où l'électorat pourrait être tenté par le vote LREM, a déjà annoncé qu'il était candidat à sa succession, mais sans étiquette partisane.
Selon M. Ciotti, la CNI a également décidé mercredi de demander "que chaque candidat s'engage à soutenir et à voter pour Rachida Dati".
Le parti, qui avait déjà désigné une première vague de 13 candidats en décembre, devrait trancher la semaine prochaine sur le cas du XVe arrondissement, autre cas délicat pour LR car le maire Philippe Goujon a affiché sa proximité avec le député de centre droit Pierre-Yves Bournazel.
"Je soutiendrai le candidat le mieux placé pour changer de maire et de ligne politique", a assuré à l'AFP M. Goujon, en se disant "extrêmement serein" sur le soutien de son parti.
"Qu'il y ait un candidat LR contre moi, qui ne suis allié à personne et suis adhérent LR, me paraitrait le comble du ridicule", a-t-il ajouté.