Pas encore officiellement lancée, la candidature de Gabriel Attal pour prendre la tête de Renaissance ne fait plus beaucoup de doute en interne. Une bataille d’ex-premiers ministres, face à Elisabeth Borne, déjà candidate, va s’engager, au risque de tomber dans la guerre des chefs. Mais certains, à commencer par Emmanuel Macron, prônent un accord pour avoir un seul candidat.
Municipales: Daubresse, candidat LR à Lille, visé par une enquête du PNF
Par Eléonore DERMY et Frédéric DUMOULIN
Publié le
L'ancien ministre Marc-Philippe Daubresse est actuellement visé par une enquête du Parquet national financier, un coup dur à la veille du scrutin pour le candidat LR aux municipales à Lille.
Sollicité par l'AFP, le PNF a confirmé mercredi une information du média en ligne Médiacités selon laquelle il avait ouvert une enquête préliminaire visant le sénateur du Nord.
Le PNF n'a pas précisé la date d'ouverture de cette enquête, ni les chefs. Médiacités affirme que cette enquête concerne un "détournement de fonds publics".
Interrogé par l'AFP, Marc-Philippe Daubresse, ex-ministre de Jacques Chirac et de Nicolas Sarkozy, a dénoncé des "boules puantes" et une "manœuvre politique" à la veille du premier tour des municipales, assurant n'être "absolument pas au courant de la moindre enquête" le visant.
"Personne n'est dupe sur le fait que cet article sorte à quelques jours du scrutin. Dans mon engagement politique, ce n'est pas la première fois que je suis victime en période électorale d'allégations non fondées qui ont toutes, au final, échoué", a ajouté l'ancien député-maire de Lambersart, commune limitrophe de Lille.
Dans un article mis en ligne mercredi, Médiacités affirme que "le Parquet national financier a ouvert une enquête contre l'ancien député suite à un signalement de la Haute autorité pour la transparence de la vie publique" (HATVP) pour une "utilisation présumée illicite de son indemnité représentative de frais de mandat parlementaire".
Selon Médiacités, la HATVP "a mis au jour près de 100.000 euros de dépenses litigieuses +susceptibles de caractériser l’infraction de détournement de fonds publics+, d’où son signalement au printemps 2019 au PNF, qui a depuis ouvert une enquête".
Dans un "droit de réponse" adressé à Médiacités et communiqué à l'AFP, M. Daubresse assure que l'enquête, "si elle existe réellement", "démontrera (son) innocence et (son) honnêteté".
- "Combat de trop" ? -
"A ce jour, je n’ai jamais été interrogé par la Haute autorité sur les sujets évoqués et je tiens évidemment à sa disposition tous les justificatifs attestant que j’ai parfaitement respecté (...) le règlement édicté dans la période citée par le bureau de l’Assemblée nationale", ajoute-t-il.
M. Daubresse a affirmé dans la soirée à l'AFP qu'"aucune enquête n'était enregistrée ce mercredi après-midi au greffe du tribunal de grande instance de Paris". La parution de l'article de Médiacités à la mi-journée est, selon lui, "la preuve d'un coup monté" contre lui, visant à avoir "un impact" sur le scrutin municipal.
Maire de Lambersart pendant près de 30 ans, de février 1988 à décembre 2017, Marc-Philippe Daubresse, défait en 2018 par Sébastien Huyghe lors de l'élection interne pour la présidence du parti Les Républicains dans le Nord, avait décidé au printemps 2019 de se lancer dans la course à la mairie de Lille.
L'investiture accordée par LR avait toutefois été mal vécue au sein de la droite lilloise, rassemblée derrière le chef de file de l'opposition à Martine Aubry au sein du conseil municipal, Thierry Pauchet.
"C'est le combat de trop pour M. Daubresse. Ses chances d'être élu maire de Lille équivalent à mes chances d'être pape", avait alors asséné Jean-René Lecerf (ex-LR), président du Conseil départemental du Nord et candidat aux municipales de Lille en 2014.
A droite, ses détracteurs avaient en outre accusé M. Daubresse de ne concourir que pour obtenir un siège à la métropole lilloise et conserver ainsi la présidence de l'Agence de développement et d'urbanisme.
Fin janvier, l'ancien ministre avait toutefois obtenu le ralliement de M. Pauchet, qui avait rejoint sa liste tout comme la députée ex-LREM Valérie Petit, rivale malheureuse pour l'investiture macroniste face à Violette Spillebout.
Dans le dernier sondage Ifop publié en février, M. Daubresse était crédité de 10% des intentions de vote.