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Municipales et listes communautaristes: Lecornu appelle à “des fronts républicains locaux”
Par Public Sénat
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Le ministre chargé des Collectivités territoriales Sébastien Lecornu appelle jeudi à "des fronts républicains locaux" pour faire barrage à d'éventuelles listes communautaires lors des municipales de mars 2020, en ouvrant également le "débat" sur des conseils municipaux "totalement neutres religieusement".
Soulignant dans un entretien au Parisien que ces listes sont "minoritaires et doivent le rester", l'ex-LR rallié à LREM appelle toutefois à la "vigilance", au moment où "on voit germer dans certaines villes du Nord", mais aussi à Lyon, Paris ou Marseille "un certain nombre de candidatures potentielles dont on devine clairement l'orientation communautariste".
Les réponses "devront être autant politiques que juridiques" selon lui, face à un phénomène "pernicieux". Il appelle d'abord "tous les partis politiques", y compris le sien, à "prendre leurs responsabilités devant ce fléau", et à "faire des fronts républicains locaux dans les villes où le problème se posera".
Les partis devront aussi "veiller à ce que leurs candidats, y compris des maires sortants, n'accueillent pas des candidatures qui posent question sur leurs listes", et "lors de la campagne, il faudra dénoncer ceux qui seront tentés de faire rentrer sur leurs listes un certain nombre de personnalités pour draguer un vote communautaire".
Il faudra aussi "être intraitable sur les possibles dérapages verbaux et autres atteintes aux lois de la République en matière de racisme, d'antisémitisme, de révisionnisme, avec poursuites devant les tribunaux aussi souvent que nécessaire", ajoute M. Lecornu, en assurant que "le ministre de l'Intérieur saura prendre ses responsabilités".
Le ministre des Collectivités s'interroge également concernant les espaces "qui doivent rester totalement neutres religieusement": "le conseil municipal doit-il en être aussi" un, comme l'école? "Les maires et maires adjoints ne doivent-ils pas s'abstenir de tout signe religieux ostentatoire (...)", demande-t-il, se disant "prêt à ces débats".
Aujourd'hui, la jurisprudence de la Cour de Cassation n'élargit pas aux conseillers municipaux le devoir de neutralité religieuse des agents publics.
Une fois les élections municipales passées, il s'agira également d'être "vigilants sur les actes susceptibles de remettre en cause la laïcité dans l'organisation des services publics", souligne le ministre, qui suggère également de "démettre" des maires violant les principes de laïcité.
M. Lecornu plaide pour "un renforcement et une systématisation du contrôle de légalité pour casser les décisions non respectueuses de la loi" et la suspension des maires "qui se livreraient à des atteintes caractérisées à la laïcité et qui détourneraient leurs pouvoirs de police". "Si certains vont trop loin ou de manière trop répétée, n'excluons pas de les démettre."
Interrogé pour savoir s'il ne craint pas la stigmatisation de la communauté musulmane, il estime qu'"au contraire (...) c'est pour éviter les caricatures et les stigmatisations scandaleuses" qu'il faut être "intraitable sur l'islamisme politique" et sur "toute forme de détournement d'une religion à des fins politiques."