L’exécutif est toujours empêtré dans l’organisation du second tour des municipales. Alors que le Premier ministre reçoit ce mercredi soir à Matignon les chefs de partis politiques pour en parler, l’opposition accuse le gouvernement de vouloir « partager les responsabilités » dans la prise de décision de la date de ce second tour.
Pour la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, il n’y a rien d’anormal à demander leur avis aux politiques : « Quand on est acteur de la vie politique française, c’est bien normal que les institutions, les groupes politiques, les chefs de partis, donnent leur avis. Cela me semble être la transparence démocratique ».
Jacqueline Gourault a rappelé que les 21 maires « rencontrés » en visioconférence par le président de la République mardi dernier, avaient tous exprimé le souhait d’un second tour en juin. « Le président de la République et le Premier ministre prendront leur décision après avoir écouté l’ensemble des forces politiques » a-t-elle ajouté.
Interrogée sur le fait que le conseil scientifique ne s’opposait pas à la tenue d’un second tour en juin mais avait exprimé de fortes réserves, notamment dans la difficulté de faire campagne dans de bonnes conditions sanitaires, la ministre a répondu : « Il faut imaginer qu’une campagne puisse se faire différemment ou puisse utiliser aussi les visioconférences etc. (…) On peut être créatif et arriver sûrement encore à faire campagne de cette manière. »
« Il faudra faire une autre forme de campagne ».
« Il faudra faire une autre forme de campagne ». C’est ce que pense également le président du groupe LR au Sénat, Bruno Retailleau. « Vraisemblablement, cette campagne (…) sera très contrainte en matière de rassemblements parce qu’il y a la distanciation sociale. »
Pour Bruno Retailleau, « c’est au Premier ministre (…) de trancher » quant à la date du second tour des municipales.
Le président du groupe LR au Sénat estime que ces municipales ne doivent pas être « un choix politique » mais « un choix sanitaire ». Il souhaite attendre le second rapport du conseil scientifique. « Si c’est possible, on le fait. Si ce n’est pas possible, on prend le temps et surtout on ne fait pas courir de risques aux Français. »