Municipales : « L’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est les grandes villes »

Municipales : « L’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est les grandes villes »

En cette période d’investitures LREM pour les municipales, Emmanuel Macron s’intéresse de près aux candidatures dans les grandes villes. Rien d’extraordinaire jusque-là pour un président en exercice. Sauf que cette pratique se heurte à sa promesse « de faire de la politique autrement ». Plusieurs voix se font, d’ailleurs, entendre pour critiquer le fonctionnement « trop vertical » du parti.
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« À Paris, le choix est ouvert », c’est ce qu’aurait dit ce week-end Emmanuel Macron à Alain Richard, sénateur LREM et coprésident de la commission national d’investiture (CNI), rapporte le Parisien. Depuis quelques semaines, LREM distille au compte-goutte le nom de ses candidats investis dans des petites et moyennes communes selon une procédure bien définie. (La liste complète des investitures pourrait s’étaler jusqu’en décembre).

À l’image des dernières législatives, les candidats à l’investiture doivent se conformer à un certain nombre d’engagements, comme l’obligation de présenter une liste paritaire même dans les communes de moins de 1 000 habitants ou encore se désister pour faire barrage au Rassemblement national, en cas de position défavorable le soir du premier tour. Une fois ces règles de bonne conduite respectée, à la CNI fait un choix, validé par la suite par le bureau exécutif.

Selon Guerini, « en aucun cas » le Président ne décide

Après les déplacements d’Emmanuel Macron à Marseille, à Lyon et en attendant le choix de la CNI pour Paris, cette semaine, où l’ancien ministre Benjamin Griveaux fait figure de favori, difficile de prendre pour argent comptant ces propos du délégué général de la République en Marche, Stanislas Guerini sur Public Sénat, la semaine dernière qui affirmait qu’ « en aucun cas » le Président de la République ne décidait.

« La CNI a agi en toute indépendance mais elle a écouté aussi ce qu’a dit l’Élysée »

Le président du groupe LREM du Sénat, François Patriat opère, de son côté, une distinction entre les communes. « L’enjeu pour Emmanuel Macron, c’est les grandes villes : Paris, Marseille, Lyon, Bordeaux… Si on perd les grandes villes, qu’est-ce qu’on dira ? On dira qu’Emmanuel Macron a perdu les municipales. Le Président est sur le terrain en ce moment pour éviter les guerres fratricides par la suite ». En ce qui concerne Bordeaux où LREM a décidé de donner son investiture à Thomas Cazenave, délégué interministériel à la transformation publique face au maire LR sortant Nicolas Florian, pourtant soutenu par le MoDem, François Patriat indique : « La CNI a agi en toute indépendance mais elle a écouté aussi ce qu’a dit l’Élysée ».

« Je sais qu’in fine, les arbitrages se font toujours au plus haut niveau »

Autre preuve dans son implication dans le prochain scrutin, c’est aux côtés des deux prétendants LREM à présidence de la Métropole lyonnaise, que le chef de l’État a enjoint, ce lundi, le maire de Lyon, Gérard Collomb et le président de la Métropole, David Kimelfeld à « agir ensemble ».

« Le président de la République, je le connais un peu, a une trop bonne connaissance de la carte électorale, pour ne pas donner, à un moment, son avis (…) J’étais dans la commission, qui s’occupait des législatives. Donc, je sais qu’in fine, les arbitrages se font toujours au plus haut niveau » a confié l’ancien ministre de l’Intérieur, Gérard Collomb.

Chez LREM, le changement c’est maintenant ?

Un Président en exercice qui s’implique dans les municipales, jusque-là rien de nouveau. À la différence qu’Emmanuel Macron a été élu en promettant d’en finir avec l’ancien monde. « Nous sommes un mouvement de citoyens » avait d’ailleurs rappelé Stanislas Guerini, le 17 juin dernier lors de la présentation des premières investitures. Pourtant, en interne, on pointe une trop grande « verticalité » voire le « centralisme démocratique absolu » du mouvement. Dans une interview au Monde, le délégué général d’En Marche promet des changements dans les futurs statuts de LREM, comme la décentralisation des moyens financiers, le renforcement du rôle des comités politiques départementaux, ou encore l’ouverture de nouvelles permanences ». François Patriat confirme que « souvent des marcheurs, qui travaillent beaucoup sur le terrain, se plaignent de n’avoir aucun retour »

« C’est vrai que c’est un peu la pagaille »

« La République en Marche n’a pas encore trouvé son fonctionnement normal. C’est vrai que c’est un peu la pagaille » reconnaît le sénateur LREM, Richard Yung. « Nous avons besoin de nous structurer. Est-ce que ce sera par département ? Par région ? Il nous faut aussi plus de débats d’idées » souligne cet ancien socialiste qui relève que le poids des fédérations locales avait son importance dans la démocratie interne au PS. François Patriat résume : « Il faut que le parti devienne un vrai parti ».

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