« Le premier parti de la gauche, c’est le PS. La carte de France est plus rose qu’elle ne l’était en 2014 » se félicite Patrick Kanner. Certes, pour la première fois, des maires écologistes accèdent à la tête de grandes villes comme Bordeaux, Lyon, Marseille, Besançon, Poitiers, Annecy… pour le président du groupe PS du Sénat « les grandes villes gagnées par les verts l’ont été avec le PS »
Exceptions notables néanmoins avec Strasbourg, où la candidate (EELV), Jeanne Barseghian a gagné sans accord avec Catherine Trautmann. À Lille où Martine Aubry va entamer, de justesse (227 voix), son quatrième mandat sans accord avec l’écologiste, Stéphan Baly. « C’est la victoire la plus courte dans l’histoire d’une mairie socialiste. Les réserves de voix étaient énormes dans les quartiers populaires où les gens ne se sont pas déplacés. Dans les quartiers plus bobos, le vote écologiste a été fort. C’est passé d’un cheveu mais c’est passé » note, soulagé, l’ancien ministre de la Ville de la Jeunesse et des Sports.
« Le PS revient quand il est capable de contribuer au rassemblement de la gauche »
Rémi Féraud: « Le PS revient quand il est capable de contribuer au rassemblement de la gauche »
À Montpellier, Périgueux, Bourges, Quimper, Morlaix, Nancy, Dijon, Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), Chatillon… figurent parmi les conquêtes socialistes. Sans oublier les victoires des sortantes, Nathalie Appéré à Rennes, et Johanna Rolland à Nantes et bien évidemment, Anne Hidalgo à Paris. Des victoires remportées grâce à des listes d’union de la gauche comme le note le sénateur de Paris, Rémi Féraud. « Le PS revient un peu partout en France. Il revient quand il est capable de contribuer au rassemblement de la gauche (…) Bien sûr que c’est un bon résultat pour le PS ce soir et notamment à Paris. Mais ce n’est pas un résultat qui est que du PS.
« C’est une belle performance globale. La gauche est forte dans le pays. Dans la France des municipales, LREM et RN sont absents. C’est quand même un hiatus qui pose question. Il y a une aspiration pour la question sociale et écologique » analyse Jérôme Durain, sénateur PS de Saône-et-Loire.
« La question sociale au cœur de notre projet »
« Les résultats du second tour, c’est d’abord l’échec de LREM. Jamais on n’avait vu un parti présidentiel prendre une telle rouste » complète Rachid Temal sénateur PS du Val d’Oise avant d’ajouter : « Le PS est la deuxième force politique du pays. C’est la reconnaissance du travail de nos élus locaux. Nous allons devoir maintenant notre révolution culturelle qui placera la question sociale au cœur de notre projet global de société ».
PS/EELV : « Un accord gagnant-gagnant » pour les sénatoriales
Si ce scrutin fleure bon les lendemains qui chantent, reste la question qui fâche : quel parti pour mener la gauche à la victoire lors des prochaines échéances électorales ? « Ce n’est pas un problème de leadership, c’est la dynamique unitaire qui a permis aux verts de gagner dans plusieurs villes » estime Patrick Kanner.
Les écolos sont d’ores et déjà prévenus pour les prochaines sénatoriales de septembre au cours desquelles, le groupe PS du Sénat renouvelle 36 de ses membres sur 69 (plus 2 apparentés). « Je souhaite garder les 36 sortants. Et même, pour les 12 autres qui nous ont quittés depuis 2014, une reconquête est envisageable » indique le patron du groupe PS du Sénat. Parmi les sénateurs élus sous les couleurs du PS en 2014, 9 sont partis rejoindre le groupe LREM et trois, le groupe RDSE. Depuis le dernier renouvellement du Sénat, les écologistes, n’ont eux, plus de groupe. « Mon objectif c’est de rester le premier groupe d’opposition du Sénat. Je trouve tout à fait normal que les Verts aspirent à en retrouver un. Mais ça ne se fera pas au détriment du groupe PS. Ce devra être un accord gagnant-gagnant » demande Patrick Kanner. À l’image de ces élections municipales en sorte