Municipales: le PS lance sa campagne pour « l’alternance » en étrillant Macron
Le Parti socialiste, qui a réussi à rassembler la gauche dans de nombreuses villes, a donné samedi à Paris le coup d'envoi des...

Municipales: le PS lance sa campagne pour « l’alternance » en étrillant Macron

Le Parti socialiste, qui a réussi à rassembler la gauche dans de nombreuses villes, a donné samedi à Paris le coup d'envoi des...
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Par Nadège PULJAK

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Le Parti socialiste, qui a réussi à rassembler la gauche dans de nombreuses villes, a donné samedi à Paris le coup d'envoi des municipales pour préparer "l'alternance" à Emmanuel Macron, accusé d'entraîner les Français vers "le chaos".

Le parti est à la peine depuis 2017 et n'est plus hégémonique à gauche. Mais à mi-mandat d'Emmanuel Macron, le parti de la rose compte reprendre des couleurs.

"Nous entrons dans cette décennie comme dans un brasier, le chef de l'Etat se comporte comme un pompier pyromane", a lancé Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, lors d'un Conseil national (parlement) de son parti, en présence d'environ 500 délégués très motivés.

Selon lui, "le mouvement social" qui touche la France, depuis les "gilets jaunes" jusqu'aux manifestations et grèves contre la réforme des retraites, est "d'une ampleur inédite". "La colère ne s'apaise pas, elle croît", a-t-il affirmé.

"Improvisation", "amateurisme", "tarabistouilles"... Revenant longuement sur la réforme des retraites, dont les socialistes, à l'instar des autres partis de gauche, demandent le retrait, le numéro un du PS n'a eu de cesse de critiquer l'exécutif. "Ils ambitionnaient de remettre la République en marche, ils ont bloqué le pays, ils s'exhibent comme l'ultime rempart contre le chaos, ils nous y entraînent".

"Jamais aucun gouvernement n’a semblé aussi sourd au mouvement social, aussi réticent à la négociation", a-t-il dénoncé, alors que l'examen de la réforme démarre en commission à l'Assemblée nationale.

Face à un président accusé de "mépriser les Français" et d'alimenter "la fièvre populiste", le PS, fort de son enracinement local (près de 30.000 élus sur tout le territoire, dont douze maires de villes de plus de 100.000 habitants) se doit de contribuer à "inventer une nouvelle gauche, socialiste et écologiste".

"Le défi que représente la transition écologique nous oblige à nous renouveler" pour "proposer un nouveau projet humaniste et progressiste", a insisté M. Faure, qui mise sur l'écologie et le social pour que son parti redevienne audible.

- "Nouvelle espérance" -

"Nous ne sommes pas le front du refus, nous portons ensemble une nouvelle espérance", a assuré Olivier Faure. Et "il est un message que (le gouvernement) ne pourra ignorer, c’est celui des urnes !".

"Il y a deux ans on disait les gauches irréconciliables. Les écologistes faisaient bande à part. Nous sommes ensemble", s'est-il félicité à propos des "vastes rassemblements" des partis de gauche et des écologistes sur le territoire.

Dans son discours, le chef du parti a toutefois fait l'impasse sur les grandes villes où EELV, désireux de se compter après ses bons résultats aux Européennes de l'an dernier, a décidé de partie en solo en mars (Paris, Villeurbanne, Rennes, Nantes, Toulouse ou Marseille). Le rassemblement, selon les socialistes, devrait s'y faire au second tour.

Mais "toutes les victoires du 23 mars porteront le sceau de l'union", a insisté le patron des socialistes, car "ensemble, nous sommes une force".

A six semaines du premier tour, il a tenu à lancer une mise en garde. "Inventer un nouveau projet de société" ne signifie pas que les socialiste doivent "remettre en cause" leur identité et leurs valeurs. "Le socialisme est né de l'écoute des souffrances", "de la conscience des inégalités, ce sont les luttes de la gauche et du mouvement social qui ont donné naissance au droit du travail, à la protection sociale".

Le Premier secrétaire a plaidé pour le "dépassement, mais pas l'effacement". Aucun parti de gauche ou écologique ne doit prendre le pas sur l'autre. Il s'agit de "construire ensemble en acceptant l'altérité", a-t-il insisté. C'est cette "offre politique qui ouvre une alternance à Emmanuel Macron comme aux idées de Marine Le Pen", a-t-il martelé avec la présidentielle en ligne de mire.

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