La ministre du Travail Muriel Pénicaud et la porte-parole du gouvernement Sibeth Ndiaye ont apporté vendredi à Perpignan leur soutien au candidat LREM aux municipales, notamment confronté à l'ambition du RN de conquérir cette ville avec Louis Aliot.
A l'appel des syndicats, deux manifestations ont émaillé la venue de la délégation gouvernementale, qui a été huée à son arrivée à la préfecture pour y tenir un "débat citoyen" sur la politique gouvernementale.
"On vient sur les sujets d'apprentissage et de formation, mais aussi pour soutenir Romain Grau", a déclaré Mme Penicaud lors d'un point de presse après la visite dans la matinée du centre de formation d'apprentis de la Chambre de Métiers et de l'Artisanat à Rivesaltes, près de Perpignan.
"Perpignan souffre, mais a des atouts, et il faut donner des moyens aux Perpignanais d'avoir un développement économique, des moyens efficaces de lutter contre le chômage, d'avoir une ville plus apaisée", a-t-elle ajouté.
"Évidemment il y a des enjeux particuliers, politiques, à la veille des élections municipales dans ce territoire, nous venons soutenir un candidat ici contre le Front national (sic)", a fait écho Mme Ndiaye.
"Il y a un taux de chômage ici supérieur à la moyenne nationale, beaucoup de difficultés économiques, donc il faut qu'on mette notre énergie, et les présences gouvernementales permettent parfois d'accélérer des choses", a-t-elle relevé.
Avec ses 122.000 habitants, Perpignan est la plus grande ville que le Rassemblement national espère prendre aux prochaines municipales. Le député des Pyrénées-Orientales et ex-compagnon de Marine Le Pen, Louis Aliot, 50 ans, s'y présente sans étiquette face à une droite et une gauche divisée.
"Au moment où j’accueille républicainement dans ma circonscription @murielpenicaud et @SibethNdiaye, les chiffres du chômage grimpent dans le 66 : +0,7%...Quel symbole d’échec pour ce gouvernement! Mais cette visite est d’abord électorale au chevet du candidat @enmarchefr!", a réagi M. Aliot dans un tweet.
Présent lors du point de presse, le candidat LREM, camarade de promotion du président Emmanuel Macron à l'ENA, est un ancien adjoint du maire sortant LR Jean-Marc Pujol, candidat à sa réélection.
A droite, un autre ex-adjoint, Olivier Amiel, trésorier départemental des Républicains, est aussi dans la course, face, à gauche, à une liste rassemblant Verts, socialistes et radicaux de gauche, et une autre réunissant LFI, PCF et NPA.
A l'arrivée à la préfecture de Mmes Penicaud et Ndiaye, un face à face a opposé quelques centaines de manifestants, dont des "gilets jaunes", aux forces de l'ordre leur barrant l'accès au bâtiment. "Stoppons Macron et sa mafia" proclamait une banderole.
"Moi ça me gêne un peu que l'exécutif national puisse soutenir politiquement un candidat aux municipales. On est aussi là bien évidemment dans le cadre de la poursuite du mouvement des retraites", a affirmé à l'AFP Pascal Mathieu, de la CGT des Pyrénées-Orientales.
"LREM ayant des difficultés pour les municipales, ce n'est pas un hasard s'ils envoient des représentants du gouvernement", relevait Christopher Pereira, enseignant et militant Sud Éducation, qui participait dans la matinée à un premier rassemblement d'une quarantaine de protestataires.