Edouard Philippe a condamné fermement jeudi les violences qui ont secoué plusieurs quartiers à Nantes après le décès d'un jeune homme tué par un policier, et promis "la plus grande transparence sur les circonstances" de cette mort, à l'issue de l'enquête en cours.
"J'exprime ma condamnation la plus ferme sur ces agissements et cette violence", a déclaré le Premier ministre lors d'une allocution à la mairie de Nantes, en précisant que 19 interpellations avaient eu lieu "la nuit dernière" et que 11 gardes à vue étaient "en cours".
"Détruire des équipements publics, s'en prendre à des forces de l'ordre, détruire des équipements privés, c'est d'abord obscurcir les perspectives des habitants de ces quartiers et nuire au développement de ces quartiers", a-t-il insisté.
"Nous serons évidemment exigeants (...) pour que toute la lumière soit faite dans la plus grande transparence sur les circonstances" dans lesquelles le jeune homme de 22 ans est mort à l'issue d'un contrôle policier, a-t-il ajouté.
Alors que des véhicules ont été à nouveau incendiés dans les quartiers dits "sensibles" du Breil, de Bellevue, des Dervallières et de Malakoff, le Premier ministre a apporté son "soutien le plus ferme pour l'ensemble des forces de l'ordre, des pompiers et des médecins qui sont intervenus parfois dans des conditions très difficiles".
"Nous allons continuer à adapter le niveau de forces présentes pour garantir le respect de l'ordre. Ce niveau de force ira croissant si les circonstances l'exigent", a-t-il précisé.
A ses côtés, la maire (PS) de Nantes Johanna Rolland a elle aussi évoqué l'exigence de "transparence" sur l'enquête.
Les renforts supplémentaires "dans l'urgence" sont une "nouvelle positive", "mais dans la durée, la question est quels moyens on donne à la police d'investigation" pour lutter contre "le trafic d'armes, la grande délinquance", a pointé Mme Rolland en évoquant une question "structurelle".
"Il faut qu'une forme de confiance se renoue entre l'État, les institutions et la jeunesse de ce pays", a-t-elle insisté.
"On peut condamner de la manière la plus ferme toute dégradation, toute violence", mais les habitants des quartiers disent "leur détermination à être entendus dans la suite des discussions de fond qui doivent être posées", a-t-elle fait valoir en s'adressant à M. Philippe.
"Pour la suite, nous devrions encore plus travailler ensemble pour faire en sorte que ce soit un futur confiant que nous construisons dans les quartiers", lui a répondu en écho le Premier ministre.