NDDL : « Il reste un goût de cendre dans cette évacuation car les zadistes ont déjà gagné » selon Bruno Retailleau

NDDL : « Il reste un goût de cendre dans cette évacuation car les zadistes ont déjà gagné » selon Bruno Retailleau

L’évacuation de la ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, a commencé ce lundi à l’aube. Dix squats ont été démantelés pour le moment et six personnes expulsées. Bruno Retailleau, président du groupe LR du Sénat et ancien président de la région Pays-de-la-Loire, « soutient à fond les forces de l’ordre », mais il affirme à publicsenat.fr que les zadistes ont […]
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L’évacuation de la ZAD, à Notre-Dame-des-Landes, a commencé ce lundi à l’aube. Dix squats ont été démantelés pour le moment et six personnes expulsées. Bruno Retailleau, président du groupe LR du Sénat et ancien président de la région Pays-de-la-Loire, « soutient à fond les forces de l’ordre », mais il affirme à publicsenat.fr que les zadistes ont « imposé à l’Etat leur loi, qui est la loi de la violence ». « Si l’Etat veut régulariser des situations illégales, c’est une nouvelle faute » ajoute Bruno Retailleau, alors que tous les squats ne seront pas démantelés. Entretien.

L’expulsion a commencé à Notre-Dame-des-Landes autour de la route départementale 281. Vous réjouissez-vous ?
Bien sûr. Depuis plusieurs années, j’ai demandé l’évacuation de Notre-Dame-des-Landes. C’est inadmissible qu’on ait laissé prospérer cette zone de non-droit au cœur de la République française.  Je soutiens à fond les forces de l’ordre. Ils vont en venir à bout assez rapidement. Mais aujourd’hui, il reste un goût de cendre dans cette évacuation. Il vient du fait que les zadistes ont déjà gagné. Ils ont imposé à l’Etat leur loi, qui est la loi de la violence. L’abandon du projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, c’est une capitulation au chantage à la violence qu’ont imposé les zadistes de toute nature. Ils l’ont imposée contre la consultation publique et la loi de la République, 180 décisions de justice. Et ça va coûter plusieurs centaines de millions d’euros au contribuable en raison de l’indemnisation à Vinci.

La préfète de la région Pays-de-la-Loire, Nicole Klein, évoque un objectif d’une quarantaine de squats à détruire sur un total de 97. Soutenez-vous l’idée de faire des « expulsions avec discernement », comme elle l’a avancée ce matin ?
Je soutiens l’évacuation. Ma crainte aujourd’hui, c’est que l’Etat soit tenté de donner des permis d’occupation illégaux  à certains. Bien sûr, il faut du discernement. Mais j’attends de voir quels sont les critères de discernement. Pas question de laisser sur la zone des gens qui seraient en situation illégale. Si l’Etat veut régulariser des situations illégales, c’est une nouvelle faute.

L’eurodéputé EELV Yannick Jadot a regretté ce matin sur Public Sénat la « précipitation du gouvernement ». Ne faudrait-il pas une concertation pour que les choses se passent plus en douceur ?
La douceur est un substantif que ces gens ne connaissent pas. Ils ont terrorisé les riverains, ils ont molesté des scientifiques, des journalistes, brûlé une voiture de gendarme… Ce sont des ultras avec un projet de contre-société. La violence est pour eux un vocabulaire courant.

Emmanuel Macron va donner deux entretiens cette semaine. Pensez-vous que cela a pu précipiter l’expulsion pour montrer qu’il procède à l’évacuation, et envoyer un message alors que les mouvements sociaux se multiplient ?
Je pense qu’avec l’évacuation, le gouvernement va chercher à se donner une image de fermeté, de rétablissement de l'autorité de l’Etat. Mais encore une fois, il ne faut pas oublier que cette évacuation vient après la victoire donnée aux zadistes, la victoire à la violence. On avait un projet reconnu d’utilité publique. S’il n’y avait pas eu les zadistes, le projet d’aéroport aurait commencé il y a longtemps.

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