Invitée de Territoires d’Infos ce lundi, la secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique est revenue sur un dossier sensible : l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes. Un sujet qui a causé bien des ennuis au gouvernement précédent. Dans les colonnes du JDD, l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault prévient : « Passer outre le référendum serait un déni de démocratie. » La semaine dernière, l’eurodéputé écologiste Yannick Jadot critiquait vertement les conditions dans lesquels avait eu lieu ce même référendum (Lire notre article), estimant que cette consultation était « biaisée. »
Ce projet, discuté depuis les années 60, divise les écologistes et les partisans de la construction de cet aéroport. Échaudé, le gouvernement a décidé de lancer une médiation sur le sujet. Un triumvirat de spécialistes a donc été chargé de lister les avantages et les inconvénients qu’induirait la construction de l’aéroport. Les conclusions de ce rapport seront rendues ce mercredi. Le président de la République s’est engagé à prendre une décision d’ici la fin de l’année.
« Les leçons » de Jean-Marc Ayrault sont « un peu faciles », juge Brune Poirson
Fidèle à la ligne gouvernementale, la secrétaire d’État à la Transition écologique ne veut pas se prononcer avant d’avoir eu connaissance de la mission de médiation. « Le débat sur Notre-Dame-des-Landes est presque hystérisé » constate Brune Poirson. « On est parfois dans la passion, dans l’irrationnel et je crois que ce qui est important c’est de remettre de la rationalité de la distance de façon à prendre la bonne décision » affirme-t-elle.
Favorable à Notre-Dame-des-Landes, l’ancien Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a publiquement interpellé le gouvernement. « J’ai beaucoup de respect pour Jean-Marc Ayrault mais il était Premier ministre, il aurait pu agir et se saisir du dossier » rétorque Brune Poirson. Selon elle, le fait que Jean-Marc Ayrault vienne « donner des leçons c’est un tout petit peu facile. »
L’actuel ministre de la Transition écologique, Nicolas Hulot, avait fait connaître son désaccord face à ce projet du temps où il n’était pas ministre. D’aucuns imaginent déjà qu’il pourrait quitter son ministère si le projet était lancé. Une hypothèse inenvisageable selon Brune Poirson. « Il a dit qu’il ne fera pas de chantage au gouvernement » veut-elle rappeler.