NDDL: la principale association « exhorte » l’Etat à ne pas lancer les expulsions
L'Acipa, principale association impliquée dans la défense du site de Notre-Dame-des-Landes, a exhorté samedi soir l'Etat à ne pas lancer le...

NDDL: la principale association « exhorte » l’Etat à ne pas lancer les expulsions

L'Acipa, principale association impliquée dans la défense du site de Notre-Dame-des-Landes, a exhorté samedi soir l'Etat à ne pas lancer le...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

L'Acipa, principale association impliquée dans la défense du site de Notre-Dame-des-Landes, a exhorté samedi soir l'Etat à ne pas lancer le processus d'expulsions des occupants de la ZAD, annoncé comme imminent, et à privilégier le dialogue.

"Nous exhortons l'Etat à ne pas enclencher le processus des expulsions et de la violence, qui plus est alors que le dialogue s'instaure entre les composantes du mouvement et la préfecture", écrit l'association dans sa lettre d'information.

"Comme toujours, l'Acipa appelle à défendre les lieux de vie mais demande que les axes routiers restent libres pour ne pas donner à l'autorité l'excuse d'une expulsion pour +troubles à l'ordre public+, pour nous, seule possibilité restant à l'Etat pour intervenir sur zone", poursuit l'association.

L'opération d'expulsion, prévue en début de semaine prochaine, doit mobiliser 25 escadrons de gendarmerie mobile, soit environ 2.500 militaires. Elle prévoit d'expulser toutes les personnes qui n'ont pas régularisé leur situation, en déclarant par exemple de nouveaux projets agricoles individuels, ce qu'ont fait très peu des 250 zadistes estimés sur place.

Le Premier ministre Edouard Philippe lors de la cession de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 4 avril 2018
Le Premier ministre Edouard Philippe lors de la cession de questions au gouvernement à l'Assemblée nationale à Paris le 4 avril 2018
AFP/Archives

A ce sujet, l'association "estime urgent (...) d'étayer le projet de Convention d'occupation précaire (COP) globale (...) et de communiquer à la préfecture cette volonté de +régularisation+".

Certaines composantes du mouvement anti-aéroport ont en effet envoyé à la préfecture - par courriel jeudi et par lettre recommandée vendredi matin - une proposition de convention collective d'occupation précaire pour une partie des 1.650 hectares de la ZAD.

A travers cette proposition, qu'ils présentent comme "une forme de régularisation globale", ils souhaitent signer un bail précaire et collectif pour 278 ha de terres agricoles sur lesquelles ils ont lancé des projets agricoles ou artisanaux.

Mais l’État a indiqué à plusieurs reprises qu'il privilégiait des solutions individuelles quant à l'usage des terres, dans le cadre du futur projet agricole de la ZAD.

Par ailleurs, des avocats ont adressé samedi une lettre au Premier ministre Edouard Philippe contestant la légalité d'éventuelles expulsions des habitants de la Zad et lui demandant la communication des décisons de justice afférentes à cette situation.

Ce courrier, dont l'AFP a obtenu copie, fait suite au rejet vendredi par le tribunal administratif de Nantes des recours d'occupants de la ZAD qui visaient à contraindre l'Etat à communiquer des documents administratifs en lien avec leurs éventuelles expulsions.

Ce rejet s'appuierait notamment sur le fait que les personnes concernées par ces recours ne sont pas identifiables, ce que contestent ces avocats, à l'origine du recours rejeté: "Il est (...) on ne peut plus mensonger et expéditif d'affirmer que les habitants ne seraient pas identifiables pour les priver de procédures contradictoires et procéder à leur expulsion", affirment dans ce courrier les signataires.

"Nous entendons déférer aux tribunaux compétents pour voie de fait les expulsions qui auront été irrégulièrement menées. Nous réitérons donc notre demande tendant à la communication des décisions de justice afférentes(...) sur lesquels la procédure entendrait s'appuyer afin de garantir aux occupants leur droit au recours", concluent les avocats.

Partager cet article

Dans la même thématique

Photo Cazeneuve
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015, le récit de Bernard Cazeneuve : « Très vite, on a conscience que nous sommes confrontés à une attaque de grande ampleur »

ENTRETIEN - Dix ans après les attentats de Paris et de Seine-Saint-Denis, qui ont coûté la vie à 130 personnes, l'ancien ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, revient auprès de Public Sénat sur cette nuit de terreur, et la gestion de crise aux côtés du Président de la République et du Premier ministre.

Le

NDDL: la principale association « exhorte » l’Etat à ne pas lancer les expulsions
3min

Politique

« Il n’y a aucune délinquance dans les écoles de musique », affirme le chef d’orchestre Jean-Claude Casadesus

Il est sans conteste le maestro français le plus célèbre de sa génération. A 92 ans, Jean-Claude Casadesus continue de remplir les plus belles salles du monde sans jamais renier son attachement à la région du Nord. Lui qui a créé puis dirigé l’orchestre national de Lille, s’est engagé toute sa vie pour rendre la musique classique accessible à tous. Invitée de Rebecca Fitoussi dans Un monde, Un regard, Il revient sur son immense carrière marquée par la passion et le partage.

Le

Paris: Senate pension debat
6min

Politique

Retraites : la gauche du Sénat désunie sur la suspension de la réforme

A partir du 19 novembre, le Sénat examinera en séance publique le projet de loi de financement de la Sécurité sociale et sa mesure phare : la suspension de la réforme des retraites. Une concession du gouvernement faite au PS qui n’a aucune chance d’être adoptée à la haute assemblée à majorité de droite. Les socialistes ne devraient également ne pas être suivis par les communistes et écologistes sur le vote de cette mesure.

Le

Photo horizontale Hollande
11min

Politique

Attentats du 13 novembre 2015 : « Je vois des victimes qui sortent du Bataclan, le regard hagard… », se remémore François Hollande

ENTRETIEN – Dix ans après les attentats du 13 novembre 2015, l'ancien président de la République revient auprès de Public Sénat sur le déroulé des attaques terroristes de Seine-Saint-Denis et de Paris. Il détaille la gestion de la crise et les décisions prises cette nuit-là, mais analyse aussi l'évolution du pays face à cette épreuve.

Le