Le voilà, le signal à destination de la gauche, l’autre jambe. Depuis le début du quinquennat Macron, les opposants au Président estiment que sa politique est avant tout « et de droite et de droite ». Certains, dans la majorité, s’inquiètent d’un manque de mesures davantage marquées à gauche. Si les LR tombent aujourd’hui sur l’exécutif, la décision d’Emmanuel Macron et d’Edouard Philippe d’abandonner le projet d’aéroport de Notre-Dame-des-Landes contente cette fois les écologistes et la gauche. Du moins une partie, puisque le PS dénonce le « reniement » du chef de l’Etat.
Les écologistes en rêvaient, Macron l’a fait
Du côté des écologistes, on ne peut que saluer la décision. Ils en rêvaient, Macron l’a fait. Pour David Cormand, secrétaire national d’EELV, « enfin, la raison l’emporte. Il faut maintenant aller au bout de ce choix courageux ».
L’eurodéputé écologiste et altermondialiste José Bové salue la « victoire du bon sens contre un choix du passé » et une « décision courageuse du Président Macron pour la planète et les territoires ruraux ».
Sur Public Sénat, le sénateur EELV tendance social-démocrate, Ronan Dantec, opposant de longue date de l’aéroport, a tout simplement estimé que « le gouvernement rentre vraiment dans la modernité du XXIe siècle » sur ce dossier. N’en jetez plus…
Abandon de NDDL : « Le gouvernement rentre vraiment dans la modernité du XXIe siècle » selon Ronan Dantec
La France Insoumise reconnaît « le mérite d’une décision raisonnée »
Même torrent de félicitations de la part de la France Insoumise. Pour le député Eric Coquerel, « l'abandon de NDDL est une grande victoire pour les opposants, pour l'environnement, pour l'intérêt général contre l'intérêt particulier de groupes type Vinci ». Son collègue Adrien Quartennes, lui aussi membre du parti de Jean-Luc Mélenchon, salue une « sage décision ».
Lors des questions d’actualité à l’Assemblée, Mathilde Panot, elle aussi députée FI, parle du projet « qui va être abandonné ». Sur sa droite, on entend un vibrant « Ouais ! ». C’est Jean-Luc Mélenchon, qui réagit juste à côté (voir la première vidéo). « C’est pour nous une très grande victoire », « nous vous reconnaissons le mérite d’une décision raisonnée » continue la députée à l’adresse d’Edouard Philippe.
Presque gêné par tant de mots doux de la France Insoumise, le premier ministre répond que « si j’ai pris cette décision, je ne l’ai pas fait pour vous faire plaisir ». Il rappelle que les « occupants » de la ZAD « seront expulsés, s’ils ne le font pas d’eux-mêmes ».
Devant cette situation politique plutôt cocasse, où les repères continuent d’être brouillés, François Patriat, président du groupe LREM de la Haute assemblée, s’en amuse presque sur Public Sénat : « Je savais qu’Emmanuel Macron était capable de rassembler. Là, il est fait plus encore que je n’avais jamais dit ».