NDDL: nouveaux affrontements au 3e jour des expulsions
Au troisième jour des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la confrontation se poursuit entre gendarmes mobiles et zadistes...
Par Alexandre HIELARD, Anne-Sophie LASSERRE
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Au troisième jour des expulsions sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, la confrontation se poursuit entre gendarmes mobiles et zadistes retranchés derrière des barricades, tandis que les opposants historiques, choqués par l'ampleur des destructions, battent le rappel de leurs soutiens.
Les heurts ont débuté mercredi peu avant 07H00 non loin de la D281, route dite "des chicanes", a constaté un journaliste de l'AFP. Les gendarmes ont répliqué par des tirs de grenades lacrymogènes et à effet de souffle aux divers projectiles (pierres, mottes de terre, bouteilles) lancés par quelque 70 zadistes massés derrière des barricades de fortune sur la route des "Fosses noires".
Les opposants ont mis le feu à l'une des quatre barricades puis à une carcasse de voiture et à des caravanes pour freiner la progression des gendarmes. Un hélicoptère et un drone survolent la zone.
Les heurts se sont ensuite déplacés dans un champ voisin, où un face-à-face opposait toujours à la mi-journée 150 zadistes, armés de boucliers artisanaux et de raquettes pour renvoyer les grenades, aux forces de l'ordre.
C'est dans ce petit carré de bocage partiellement boisé, qui jouxte la route des chicanes, que se concentrent les affrontements depuis lundi. A proximité, au "camp des cheveux blancs", les opposants ont appelé à 13H00 à un "grand pique-nique de protestation".
D'après une porte-parole de la gendarmerie sur franceinfo, "150, 200" personnes "sont venues renforcer" les zadistes.
-"Floués"-
Un zadiste renvoit avec une raquette de tennis des gaz lacrymogènes sur les gendarmes, le 10 avril 2018 lors d'une opération d'évacuation à Notre-Dame-des-Landes
AFP
Mardi, les heurts avaient été plus violents que la veille, avec vingt-huit gendarmes blessés dont dix retournés sur le terrain, selon un dernier bilan officiel.
Selon la cour d'appel de Rennes, plusieurs enquêtes ont été ouvertes suite aux blessures infligées lundi et mardi à treize gendarmes, essentiellement par des jets de projectiles.
Un mineur interpellé lundi matin pour jets de projectile a été placé en détention provisoire mardi par le parquet d'Angers et une autre personne a été placée en garde à vue mardi pour "participation à un attroupement", a précisé la cour d'appel.
Selon le bilan mercredi matin de l'équipe médicale des zadistes, une vingtaine d'opposant ont été blessés, dont un a été hospitalisé, après une trentaine mardi, dont deux hospitalisés.
Un photographe de l'AFP a été légèrement blessé aux jambes par les éclats d'une grenade.
Gendarmes mobiles sur la ZAD, mercredi 11 avril 2018
AFP
L'importance de l'opération a amené les opposants à appeler à la mobilisation. "Si ce soir la préfecture ne retire pas ses troupes, c'est la mobilisation générale", avait lancé mardi Julien Durand, porte-parole de l'Acipa, principale association d'opposants à l'ex-projet d'aéroport.
En détruisant les lieux de vie installés autour de la D281, où se cristallisaient les tensions depuis l'abandon du projet d'aéroport, les gendarmes ont détruit au passage des projets agricoles collectifs.
D'où la colère de l'Acipa et un sentiment de trahison exprimé mardi par des zadistes comme Sarah, qui vivait au lieu-dit "Les 100 noms", dont la bergerie a été détruite malgré des discussions ces dernières semaines avec les autorités: "On a joué le jeu (avec la préfecture, ndlr) et on a été floués".
- "projets agricoles" -
Selon la préfecture, 16 sites ont été évacués lundi et mardi. Parmi eux, 15 ont été démolis. La préfète de la région a annoncé mardi que l'objectif était de démanteler "30 à 40" sites.
L'intervention pourrait "durer jusqu'à la fin de la semaine", selon le ministre de l'Intérieur Gérard Collomb qui a mobilisé près de 2.500 gendarmes.
Malgré les tensions, Mme Klein a assuré mardi soir que "le dialogue" n'était "absolument pas interrompu" et "reprendra(it)" "aussi vite que possible".
Le Premier ministre Édouard Philippe a lui insisté mardi sur la nécessité de "récupérer les terrains pour que des projets agricoles puissent s'y développer".
Le 17 janvier, lorsqu'il a mis fin au projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes, il s'était engagé à éradiquer cette "zone de non droit".
La préfète Nicole Klein a cependant assuré qu'il n'y aurait "pas d'évacuation totale" de la ZAD, et notamment du "bâti". "On ne s'est occupé que des squats, qui étaient des planches".
L'opération prévoit d'expulser toute personne n'ayant pas régularisé sa situation en déclarant de nouveaux projets agricoles individuels.
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