« Ne banalisons pas le président de la République qui incarne la Nation » prévient Jean-Louis Debré
Invité de l’émission « On va plus loin » Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, analyse l’intervention d’Emmanuel Macron devant les parlementaires, au Congrès de Versailles

« Ne banalisons pas le président de la République qui incarne la Nation » prévient Jean-Louis Debré

Invité de l’émission « On va plus loin » Jean-Louis Debré, ancien président du Conseil constitutionnel, analyse l’intervention d’Emmanuel Macron devant les parlementaires, au Congrès de Versailles
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

« Sur la forme, il est bon. C’est un bon orateur, de talent » estime l’ancien président du Conseil constitutionnel, Jean-Louis Debré, quand il analyse l’intervention d’Emmanuel Macron au Congrès de Versailles, devant les parlementaires, ce lundi. Mais le coup de griffe n’est pas loin : « À force de vouloir tout dire, on met tout sur le même plan. Un discours d’une heure et demie qui aborde tous les sujets c’est pour moi, un discours de politique générale, ce n’est pas le discours du président de la République. » Pour l’ancien président de l’Assemblée nationale, le président de la République « n’est pas là, pour remplacer le Premier ministre » : « Le président de la République est en charge de l’intérêt national (…) Laissons au Premier ministre défendre la politique dont les grandes lignes aur(ont) été tracées par le président de la République. »

 

Interrogé sur l’annonce faite par le président de la République, de la présentation d’un amendement par le gouvernement afin que le Président  puisse débattre avec les parlementaires lors des prochains Congrès, Jean-Louis Debré y est opposé : « Ne banalisons pas le président de la République qui incarne la Nation. Ne banalisons pas cette institution. Et je ne suis pas sûr (…) que de le faire venir, alors qu’il n’est pas politiquement responsable devant l’Assemblée nationale, n’aboutisse pas demain, à ce que, les mêmes qui aujourd’hui ne sont pas venus au Congrès, parce qu’ils ne pouvaient pas répondre, iront demain. » L’ancien président du Conseil constitutionnel craint des dérives et que l’on finisse par « retombe(r) dans des errements qui sont très funestes pour la République ». 

 Mais Jean-Louis Debré soutient toujours Emmanuel Macron, et ne regrette pas de l’avoir soutenu, auparavant : « Je n’ai pas de regrets parce qu’il n’y avait pas d’autres solutions (…)  [Emmanuel Macron] a tout cassé. Tout a explosé. Probablement à cause de la droite et de la gauche. Et donc, on a intérêt à ce qu’il réussisse. Il faut qu’il réussisse. C’est important (…) pour la France. Mais attention, à ces exercices d’autosatisfaction : « Avant moi, il n’y avait rien, après moi, il y aura le déluge ». »

 

Vous pouvez voir et revoir l’entretien avec Jean-Louis Debré, en intégralité :

 

OVPL : Entretien avec Jean-Louis Debré à propos du Congrès de Versailles (en intégralité)
08:41

 

Partager cet article

Dans la même thématique

Déclaration de politique générale et avenir de la Nouvelle Calédonie en séance au Sénat ce 15 octobre
2min

Politique

Budget : qui sont les sénateurs qui participeront à la commission mixte paritaire ?

Outre le président PS et rapporteur général LR de la commission des finances, Claude Raynal et Jean-François Husson, seront présents en CMP les sénateurs LR Christine Lavarde et Stéphane Sautarel, qui suit les collectivités, ainsi que le centriste Michel Canévet et le sénateur Horizons Emmanuel Capus, qui ont défendu plus d’économies durant les débats. Pour le PS, on retrouve le chef de file du groupe, Thierry Cozic.

Le

4min

Politique

UE-Mercosur : vers un accord, contre l’avis de la France ?

Le sommet du Mercosur se tiendra ce samedi au Brésil, au cours duquel Ursula von der Leyen souhaiterait ratifier le traité commercial. Mais Emmanuel Macron a une nouvelle fois fait part de son opposition, annonçant qu’il souhaitait reporter l’examen du texte, le tout sur fond de mobilisation des agriculteurs.

Le

« Ne banalisons pas le président de la République qui incarne la Nation » prévient Jean-Louis Debré
3min

Politique

Crise agricole : « Avec une vaccination massive, nous ne pourrions plus exporter », s’inquiète François Patriat

Opposition au Mercosur et poursuite de l’abattage de cheptel bovins : la crise agricole se poursuit sur le territoire, essentiellement dans le sud-ouest où les actions de blocages sont maintenues. Invité de la matinale de Public Sénat, le président du groupe RDPI au Sénat et ancien ministre de l’Agriculture, François Patriat, appelle à un moment d’accalmie de tous les acteurs. S’il salue l’action du gouvernement, il recommande cependant une meilleure prise en charge des pertes d’exploitation des agriculteurs.

Le