Paris : Gabriel ATTAL, reunion de travail avec les membres du Gouvernement

Ne pas respecter la loi de programmation de la Justice serait « une trahison et un signal dévastateur » prévient Éric Dupond-Moretti

Emu, l’ex-garde des Sceaux a transmis le témoin à Didier Migaud, seul ministre issu de la gauche du nouveau gouvernement. Sur le perron de l’Hôtel de Bourvallais, Éric Dupond-Moretti a évoqué ses réussites et ses regrets. Son remplaçant souhaite renforcer la confiance des Français envers l’institution judiciaire.
Quentin Gérard

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Didier Migaud a officiellement pris ses fonctions. Après la passation de pouvoir place Vendôme, la « caution de gauche » du gouvernement est devenue le nouveau ministre de la Justice. Éric Dupond-Moretti lui a souhaité tous ses « vœux » et « pleins de succès ».

Après quatre ans à la chancellerie, Éric Dupond-Moretti quitte cette fonction avec « beaucoup d’émotion » et « le cœur serré ». Lors de la passation de pouvoir, il a expliqué ne « jamais avoir eu d’ambition politique ». L’ancien avocat pénaliste n’était pas là « pour faire carrière ». Il avait « une vie avant et en aura une après ».

Éric Dupond-Moretti se réjouit « d’avoir donné des moyens inédits à la Justice »

L’ex-garde des Sceaux a d’abord évoqué ses fiertés. Il se réjouit « d’avoir donné des moyens inédits à la Justice ». Le budget du ministère était de 7,6 milliards d’euros en 2020, il avoisine maintenant les 10 milliards. Celui qui est cité pour la présidence du Conseil constitutionnel a demandé à son successeur de respecter la loi de programmation de la justice, qu’il a portée en octobre dernier. Sinon, ça serait sinon « une trahison et un signal dévastateur ». Il se dit fier d’avoir soutenu une soixantaine de textes. De la création de pôles spécialisés en passant par la possibilité de changer de nom de famille à la constitutionnalisation de l’IVG.

« Je souhaitais une mémoire allergique au regret, mais les choses ne sont pas ainsi faites », a poursuivi Éric Dupond-Moretti. Il est déçu ne pas avoir eu le temps de porter une loi sur le narco trafic. Selon les convenances, Didier Migaud le trouvera sur son bureau. L’ancien garde des Sceaux est attristé d’avoir été « trop souvent seul à défendre la justice », affirmant que certains ne la respectent pas en visant des « commentateurs » et « politiques ». Et de regretter « qu’une bonne partie de nos concitoyens pensent que la justice est laxiste ».

« Faire progresser la justice pour la rendre plus proche des citoyens »

« Qui aurait dit que nous nous retrouverions là, à nous passer le relais sur le perron de l’Hôtel de Bourvallais », ironise Didier Migaud faisait référence à la HATVP qu’il présidait et qui avait fait basculer le sort judiciaire de Dupond-Moretti devant la Cour de Justice de la République. L’ancien Premier président de la Cour des comptes dit comprendre l’émotion de l’ex-garde des Sceaux en quittant ce ministère. Il se dit fier de lui succéder et de succéder à de grands noms, citant Robert Schumann, François Mitterrand ou Robert Badinter.

Son principal défi sera de renforcer la confiance des citoyens envers la Justice. « La défiance dans nos institutions est un mal réel qui ronge le vivre ensemble et l’intérêt général », indique celui qui est deuxième sur l’ordre protocolaire. Il espère « faire progresser la justice pour la rendre plus proche des citoyens, plus juste et plus rapide ». A l’heure ou la situation des comptes publics est critique, la justice « n’est pas seulement une question de moyens. C’est une question de volonté et d’adhésion collective », déclare l’ancien député socialiste. Didier Migaud souhaite « clarifier la politique judiciaire. La rendre plus lisible, plus transparente même si je peux connaître vos réserves vis-à-vis de la transparence », glisse-t-il à Éric Dupond-Moretti. Et de conclure : « Au travail et aux actes ».

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