Nicolas Florian à Bordeaux, maire appellation d’origine Juppé
Nicolas Florian qui a pris jeudi les rênes de Bordeaux à la suite d'Alain Juppé, jusqu'en 2020 au moins, est un pur produit du terrain politique...
Par Philippe BERNES-LASSERRE
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Nicolas Florian qui a pris jeudi les rênes de Bordeaux à la suite d'Alain Juppé, jusqu'en 2020 au moins, est un pur produit du terrain politique local, homme de dossiers, adjoint loyal, à la fibre de droite modérée que ce proche de Valérie Pécresse veut croire viable à LR.
En juin dernier, M. Florian, avec une dizaine d'adjoints et proches du maire, fondait "Esprit Bordeaux", association visant à pousser et préparer un nouveau mandat d'Alain Juppé. Un signal interprété alors comme le tour de chauffe de la machine électorale 2020 du "patron". C'était "avant".
A présent, le maire de Bordeaux, c'est lui. Héritier du fauteuil qu'occupa jadis un certain Montaigne. Et premier maire "autochtone" depuis 70 ans, après les icôniques --mais parachutés-- Jacques Chaban-Delmas (pendant 47 ans) et Alain Juppé (22 ans si l'on excepte 19 mois d'intérim d'Hugues Martin, pendant l'inéligibilité de Juppé).
Juppé, "une rencontre devenue une référence, un mentor", résume lors d'un entretien avec l'AFP ce gaulliste "par atavisme familial" --un portrait du général trône dans son bureau. Qui s'avoue "juppéiste avant tout. A la fois par la relation humaine qu'on a pu construire, et pour sa philosophie, mélange d'autorité et de responsabilité, de modération et d'ouverture d'esprit".
C'est "dans le sillage" de Juppé, président d'agglomération, que ce Lot-et-Garonnais de naissance, Bordelais depuis l'enfance, diplômé en droit des affaires, s'est fait les dents après avoir été jeune assistant parlementaire d'un député RPR, puis à 25 ans élu municipal à Villenave d'Ornon (32.000 habitants) dans la banlieue bordelaise.
Alain Juppé suivi de Nicolas Florian, le 14 février 2019 à Bordeaux
AFP/Archives
Un quart de siècle plus tard, ce bientôt quinquagénaire (le 29 mars) à l'élégante décontraction, visage juvénile, yeux clairs et teint hâlé, est déjà un vieux routier de la politique locale, après des mandats successifs à l'agglomération, au département, à la Région. Et en parallèle le secrétariat départemental de l'UMP (puis LR) jusqu'en 2018.
Juppé finit par débaucher à Bordeaux cet adjoint "dévoué, fidèle", qui "bosse beaucoup", "a de l'ambition pour son territoire", se souvient celui qui le lança en politique, le maire (SE) de Villenave, Patrick Pujol. Qui le décrit comme "presque son fils" et est d'ailleurs parrain de l'adolescent de Nicolas Florian.
-- Exister "à l'ombre de Juppé" --
Adjoint aux Finances et crucialement aux ressources humaines et à l'administration générale -- une machine de 3.600 personnes--, Nicolas Florian a été la clef de voûte sur laquelle s'est appuyé Juppé, happé en 2015-2016 par le national et les primaires à l'élection présidentielle.
Un interlocuteur syndical à la mairie évoque "d'excellentes relations" avec un élu qui "maîtrise ses dossiers" et "sait écouter", même si "quelquefois cela a un peu frotté".
Nicolas Florian, nouveau maire de Bordeaux, préside le conseil municipal le 7 mars 2019
AFP
"A l'ombre de Juppé, c'est parfois difficile, mais il a su développer une action personnelle", voire par moments "tordre le bras à la lourdeur de l'administration", reconnaît ce syndicaliste. Qui ne dédaigne pas discuter rugby avec le futur maire, supporter assidû de l'Union Bordeaux-Bègles mais qui n'a pas oublié les émotions football des Girondins de Tigana-Giresse, version 1985.
Un de ses défis de maire sera "d'accompagner" deux décennies d'embellie d'une Bordeaux devenue attractive. Trop ? Il s'agit de "ne pas voir se créer une fracture au sein même de notre ville", résume celui qui cite "logement", "mobilité", "bien-vivre ensemble" comme chantiers. Et comme boussole "l'identité heureuse", un concept juppéien qu'il assume.
Son défi personnel sera "à un moment ou un autre, de mettre (son) empreinte". Sans se soucier pourtant, lui qui connut deux fois l'échec aux législatives (2012, 2017) de ceux qui pensent que Bordeaux mériterait une figure nationale. "Moi je vis dans ma ville, et personne ne m'a dit, +on vous trouve sympa mais on aurait préferé une pointure+"
D'ailleurs Nicolas Florian, qui s'assume comme un "militant de la chose publique", "passionné" par la politique, s'est déjà démarqué de Juppé. Ce proche de Valérie Pécresse --il est un cadre fondateur de "Libres!"-- a gardé sa carte LR : "Pour structurer une société, on a besoin de repères, comme les syndicats, de partis. Quitte à les faire évoluer de l'intérieur".
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