Nicolas Florian (LR) a été élu jeudi maire de Bordeaux par le conseil municipal, mettant officiellement fin au règne d'Alain Juppé alors que ce dernier était salué quelques heures plus tard lors d'une cérémonie d'adieux des Bordelais à leur maire emblématique.
Le jour même de l'annonce du départ pour le conseil constitutionnel d'Alain Juppé il y a trois semaines, la majorité municipale avait désigné Nicolas Florian, adjoint aux finances de 49 ans, comme son successeur.
Sitôt élu, M. Florian a rendu hommage à son prédécesseur, son "père en politique". Se réclamant comme son mentor, du gaullisme, il a salué le bilan d'Alain Juppé qui "a métamorphosé Bordeaux" pour en faire "une ville repensée, reconstruite (...) ouverte sur le monde".
Le nouvel élu, assurant vouloir être maire à "100%", a affirmé qu'il entendait "s'inscrire dans la durée" et indiqué qu'il mènerait la bataille municipale de 2020 en "faisant du Juppé" et en rassemblant gaullistes, centristes et "ceux qui n'ont pas de carte politique".
Quant à la crise des "gilets jaunes" dont la capitale girondine est devenue l'une des places fortes, il a reconnu qu'"à la modeste échelle de la ville de Bordeaux on ne peut pas la gérer seul". "Il faut d'abord voir comment on peut préserver nos commerçants", a-t-il ajouté en évoquant la mise en oeuvre de "dispositifs d'indemnisation".
Nicolas Florian a également annoncé pour les "gilets jaunes", "des lieux de réunions et de rassemblements" qui ne seront pas dans le centre-ville mais seront "visibles", ainsi que la mise en place d'une Maison de la Parole et d'une "consultation d'initiative locale sur des sujets municipaux".
Homme de dossier, proche de Valérie Pécresse, Bordelais depuis l'enfance et diplômé en droit des affaires, Nicolas Florian a enchaîné les mandats locaux avant de rencontrer Alain Juppé.
Ni les écologistes, ni les socialistes n'ont pris part à ce vote où Nicolas Florian était seul candidat.
Le conseil municipal devait ensuite redistribuer les postes d'adjoints, pour tenir compte également du départ de Virginie Calmels, 48 ans, première adjointe et un temps dauphine d'Alain Juppé, partie finalement rejoindre le secteur privé.
Dans l'après-midi, Patrick Bobet, maire (LR) du Bouscat, commune à l'ouest de Bordeaux, a été désigné président de Bordeaux Métropole en remplacement d'Alain Juppé. Cet ancien médecin généraliste de 67 ans était le seul candidat en lice.
En fin d'après-midi, des centaines de Bordelais se sont réunis dans la cour de la mairie pour venir saluer leur ancien maire, accompagné de son épouse Isabelle.
Avant d'aller serrer des mains et échanger quelques mots avec la foule qui scandait "Juppé, Juppé", l'ancien maire a assuré que ce jour était un "jour heureux".
"J'ai conscience d'avoir accompli ma tâche" en métamorphosant Bordeaux, a indiqué M. Juppé en détaillant les attraits de la ville, en mettant la mairie "dans de bonnes mains", allusion à M. Florian présent à ses côtés, et en rejoignant le conseil constitutionnel, "rouage essentiel" de l'Etat.
Une trentaine de protestataires s'étaient rassemblés dans le calme à l'extérieur de la mairie, dont des militants de la France Insoumise et une poignée de "gilets jaunes".