La porte-parole du gouvernement Maud Bregeon a assuré ce mercredi à la sortie du Conseil des ministres qu’Emmanuel Macron a acté qu’il n’y avait pour le moment pas « de socle plus large que celui qui est en place aujourd’hui » pour gouverner. Mais, après les consultations des responsables de partis mardi, « le président continue à écouter et à tendre la main ».
Nicolat Hulot a décidé de porter plainte contre Ebdo pour “diffamation”
Par Public Sénat
Publié le
Nicolas Hulot a demandé à ses avocats de déposer une plainte en "diffamation" contre le magazine Ebdo et les journalistes à l'origine d'un article mettant en cause le ministre pour des violences sexuelles, ont indiqué les avocats lundi à l'AFP.
"Nous avons reçu pour instruction, Jacqueline Laffont et moi, de lancer cette procédure en diffamation", a déclaré Me Alain Jakubowicz. "Je pense qu'elle sera déposée d'ici la fin de la semaine", a précisé de son côté Me Laffont.
La direction d'Ebdo n'a pas souhaité réagir avant de connaître le contenu de la plainte.
Cette plainte en diffamation visera le magazine et "les auteurs" de l'article paru vendredi qui mettait en cause le ministre de la Transition écologique "sur le fondement d'une rumeur démentie et d'une plainte ayant fait l'objet d'un classement sans suite il y a 10 ans du fait de la prescription mais aussi du caractère non établi des faits allégués", ont précisé les avocats dans un communiqué transmis à l'AFP.
Jeudi, Nicolas Hulot, au courant de rumeurs circulant dans les rédactions, avait devancé la publication de cet article, démentant sur BFMTV tout comportement inapproprié concernant "deux affaires qui n'en sont pas".
Dénonçant des rumeurs "ignominieuses", il avait démenti tout harcèlement sexuel sur une ancienne collaboratrice de l'ex-Fondation Hulot, qui elle-même niait dans Ebdo tout lien avec l'ancien animateur télé.
Le ministre avait en revanche reconnu l'existence d'une plainte classée sans suite en 2008 de la petite-fille d'un homme politique célèbre concernant des allégations remontant à 1997.
L'auteure de la plainte pour viol n'est pas identifiée dans Ebdo, mais il s'agit de Pascale Mitterrand, petite-fille de l'ancien président et fille de Gilbert, qui a dénoncé le lendemain par l'intermédiaire de son avocat une "tempête médiatique".
La plainte a été classée sans suite, les faits étant prescrits, selon le parquet de Saint-Malo.
L'avocat de Pascale Mitterrand a également insisté vendredi sur BFMTV sur le fait que la prescription était la raison du classement de cette plainte. "C'est une décision d'administration judiciaire (...) M. Hulot peut en tirer toutes les conclusions qu'il veut pour les besoins de sa communication mais ça n'engage en rien la vérité", avait-il noté.
Nicolas Hulot a en effet assuré qu'au delà de la prescription, les enquêteurs avaient "très rapidement considéré qu'il n'y avait absolument rien qui permettait de poursuivre cette affaire".
Dans une lettre adressée le 30 octobre 2008 à Nicolas Hulot, dont l'AFP a obtenu copie, le procureur de Saint-Malo indiquait que "les faits dénoncés, qui en tout état de cause n'apparaissent pas établis, font l'objet ce jour d'un classement sans suite en raison de la prescription intervenue".
Le très populaire ministre de la Transition écologique, que les médias donnent régulièrement au bord de la démission face aux arbitrages du gouvernement, a assuré ne pas avoir pensé non plus pensé à quitter son poste après ces allégations.
Soutenu par le président et le gouvernement, il ne l'a toutefois pas exclu pour protéger sa famille.
Ebdo, critiqué par des commentateurs qui ont majoritairement dénoncé dans la presse l'"emballement" et le "malaise" lié à cette affaire, s'est défendu, son co-fondateur Patrick de Saint-Exupéry assurant n'avoir "aucun doute" sur la décision de publier l'enquête.