Nièvre: 35 maires remettent leur démission contre la fermeture d’urgences de nuit

Nièvre: 35 maires remettent leur démission contre la fermeture d’urgences de nuit

Craignant la fermeture des urgences la nuit à l'hôpital de Clamecy, dans le nord de la Nièvre, quelque 35 maires de communes...
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Craignant la fermeture des urgences la nuit à l'hôpital de Clamecy, dans le nord de la Nièvre, quelque 35 maires de communes alentours et près d'une quarantaine d'adjoints remettent vendredi leur démission en sous-préfecture, a-t-on appris de plusieurs élus.

Les élus devaient rencontrer vendredi des représentants de l'Agence régionale de santé (ARS) de Bourgogne-Franche-Comté, alors que plus d'un millier de personnes avaient manifesté le matin devant les urgences pour le maintien du service de nuit.

Les urgences de nuit à Clamecy "sont vitales, elles sont à un quart d'heure de route. Si elles sont fermées, il faut près d'une heure pour arriver à Nevers. En hiver, avec la neige ou le verglas, c'est pire, il faut 1h30 à 2 heures", a décrit à l'AFP le maire de Taconnay, commune de 80 habitants.

"On a l'impression d'être complètement abandonnés. On a dû se battre pour garder une école il y a 15 jours" dans une commune voisine. "On a l'impression de devoir se battre pour tout", a-t-il ajouté.

"Nous attendons d'autres démissions" dans les jours qui viennent, a indiqué Jany Siméon, le maire de la Chapelle-Saint-André. Sur sa commune de 300 habitants, il a pris un arrêté "interdisant la fermeture de l'accueil des urgences de nuit à l'hôpital de Clamecy", dont la valeur est symbolique.

Le texte dénonce la "mise en danger de la vie d'autrui", a précisé l'édile, qui indique que le même arrêté a été pris par de nombreux maires de la région. "On ne s'interdit pas de porter plainte", a-t-il complété.

Selon l'ARS, le nouveau Projet régional de santé est actuellement "soumis à consultation" et ne sera arrêté et publié que "courant juin 2018".

Mais "pour les sites comme Clamecy, des analyses de fréquentation sont réalisées pour apporter une réponse au cas par cas, en adaptant les horaires aux besoins de la population réellement constatés", a précisé une porte parole de l'agence.

"Des aménagements d'organisation deviennent indispensables, compte tenu du manque d'urgentistes dont souffre la région: il est nécessaire de mieux répartir leur présence sur le territoire", a poursuivi la même source, ajoutant que le Smur (service mobile d'urgence et de réanimation) "restera effectif 24 heures sur 24" quoi qu'il arrive.

Le préfet disposera d'un mois pour accepter ou non les démissions des élus. Il pourrait laisser passer les "Etats généraux de la santé" dans la Nièvre, organisés le 1er mars à Nevers, où les maires attendent de pied ferme l'intervention de la ministre de la Santé Agnès Buzyn.

Dans la même thématique

LAC DES BOUILLOUSES
6min

Politique

« Qu’on arrête de marcher sur la tête ! » : le coup de gueule de la sénatrice Frédérique Espagnac contre la suppression du Conseil national de la montagne

Dans le cadre de l’examen du projet de loi simplification, les députés ont supprimé en commission le Conseil national de la montagne, instance consultative qui rassemble les acteurs de ces territoires. Un vote qui étonne la sénatrice PS Frédérique Espagnac, d’autant que Matignon lui avait donné des assurances. « Que tout ce petit monde revienne à la raison », demande l’élue des Pyrénées-Atlantiques.

Le

Nièvre: 35 maires remettent leur démission contre la fermeture d’urgences de nuit
2min

Politique

Visite du président du Rassemblement national en Israël : « Jordan Bardella ira indirectement porter la voix de la France », affirme Thomas Ménagé

Invité de la matinale de Public Sénat, Thomas Ménagé, député RN du Loiret, a évoqué le voyage de Jordan Bardella en Israël, qui aura lieu les 26 et 27 mars. Pour le porte-parole du Rassemblement national, cette visite constitue un « prémice » de l’engagement sur la scène internationale du Rassemblement national et n’est pas « une instrumentalisation » de la lutte contre l’antisémitisme, contrairement à ce qu’affirme Yonathan Arfi, le président du CRIF.

Le