NKM candidate à Paris: d’une “circo en or” à une campagne “compliquée”
"On est là matin, midi, soir, le week-end, même la nuit !", s'amuse Nathalie Kosciusko-Morizet en saluant des passants. Pour "NKM", qui...
Par Fabienne FAUR
Temps de lecture :
4 min
Publié le
Mis à jour le
"On est là matin, midi, soir, le week-end, même la nuit !", s'amuse Nathalie Kosciusko-Morizet en saluant des passants. Pour "NKM", qui quadrille la 2e circonscription de Paris, il faut mettre les bouchées doubles pour espérer l'emporter aux législatives.
La candidate à la primaire Les Républicains, jusque-là députée de l'Essonne, aspire désormais à prendre la succession de François Fillon dans ce que l'on a appelé une "circo en or" sur la rive gauche de la capitale.
"C'est la presse qui a utilisé la formule. Je ne pense jamais que rien ne soit gagné en matière d'élections", assure la candidate en parcourant cette semaine le quartier Saint-Sulpice, dans une partie du chic VIe arrondissement qui forme, avec le Ve et un morceau du très bourgeois VIIe, la circonscription.
En 2012, l'UMP Fillon y avait manqué de peu l'élection au premier tour, avec 48,62 % des voix, pour la gagner finalement avec 56,46%.
Cinq ans plus tard et un paysage politique chamboulé, la partie paraît nettement plus ardue pour la candidate LR officielle. L'ex-Premier ministre a bien fait localement la course en tête avec 37,34% des voix, mais talonné par Emmanuel Macron à 36,96%.
"Elle joue gros. C'est compliqué pour elle", estime Frédéric Dabi, de l'institut de sondages Ifop.
Car Macron-compatible et prête à répondre à la "main tendue" du président, NKM fait face, contre ses espérances, parmi les 24 candidats, à un candidat République en Marche (REM), Gilles Le Gendre. S'ajoutent deux dissidents LR, Jean-Pierre Lecoq, maire du VIe arrondissement en "congé" de parti et Henri Guaino, ex-"plume" de Nicolas Sarkozy.
"J'ai habité là il y a 25 ans, au bout de la rue", se souvient l'ancienne ministre de l'Ecologie en évoquant, un peu plus loin, des souvenirs de jeunesse au comptoir du bar Le Buci.
- "En grand danger" -
Elève du prestigieux lycée Louis-le-Grand, dans le Ve, "j'ai plus habité le coin que beaucoup de ceux qui parlent de parachutage". "C'est l'argument de ceux qui n'en ont pas", dit la polytechnicienne à l'AFP lors d'une tournée de rencontres dans les bars du quartier.
"C'est une nomade. Elle a déjà usé deux territoires électoraux et essaye de s'en accaparer un troisième", rétorque M. Lecoq, en rappelant que la députée de l'Essonne, élue municipale du XIVe, avait d'abord été investie dans cet arrondissement.
Sa candidature a été imposée par l'alors Premier ministre François Fillon, dont elle a fait le siège, ajoute M. Lecoq. "Moi, je suis parfaitement légitime, je suis le régional de l'étape", dit-il.
Nathalie Kosciusko-Morizet parle avec des partisans de sa campagne à Paris le 2 juin 2017
AFP
Il "y a une espèce de conjuration de sectarisme", rétorque NKM selon qui la "vieille" droite et REM "ont deux objectifs, m'éliminer de l'élection municipale de 2020 et m'éliminer de l'Assemblée Nationale".
REM et Benjamin Griveaux (porte-parole du parti) "veulent pouvoir prendre Paris eux-mêmes. A droite, certains barons, qui sont bien dans leur territoire protégé, n'ont jamais voulu prendre Paris. Les partis n'aiment pas les paroles libres. Ils veulent qu'on marche, mais au pas", dit-elle.
Car NKM, battue en 2014, est aussi la cheffe de l'opposition LR à Anne Hidalgo (PS); une position qui pourrait changer à la faveur de la réélection prévue de chef de groupe début juillet, à laquelle l'élu du XVe François-David Cravenne est candidat.
L'objectif du marcheur "société civile" Gilles Le Gendre "n'est pas d'être le +tombeur de NKM+", une expression que "n'aime pas" ce chef d'entreprise de 59 ans. "Mon objectif", dit cet ancien patron de journaux économiques (Challenges, le groupe Expansion), "est de donner un député de plus à la majorité qui soutient le chef de l'Etat et de participer à un projet de transformation du pays" inédit, dit-il.
Dimanche, un sondage Ifop-Fiducial dans le JDD donnait NKM largement battue, à 32% contre 68% pour REM. NKM "est en grand danger", a commenté M. Dabi en pointant le "blast" en faveur de la REM.
Dans le VIe, une quadragénaire arrête NKM: "Je suis de gauche mais je vous admire. J'espère que vous allez gagner", dit cette habitante ... d'une autre circonscription.
Emmanuel Macron a réuni mardi les responsables de plusieurs partis politiques à l’Élysée pour les consulter avant la nomination d’un nouveau Premier ministre pour remplacer Michel Barnier. Pour le député RN Thomas Ménagé, invité de la matinale de Public Sénat ce mercredi, cet échange marque « le retour de l’UMPS » sous la forme d’un « parti unique qui va du PS jusqu’à Laurent Wauquiez ».
La réunion à l’Elysée n’a pas abouti sur un accord. Mais avec des lignes rouges qui peuvent paraître très éloignées, la sortie de crise semble encore lointaine. Un début de rapprochement émerge cependant sur la méthode, autour du non-recours au 49.3.
Depuis la chute de Bachar Al-Assad, certaines déclarations de responsables politiques conciliant avec le régime dictatorial refont surface. En octobre 2015 par exemple dans l’émission « Preuves par 3 » sur Public Sénat, Jean-Luc Mélenchon estimait que les bombardements russes et syriens faisaient partie d’une guerre nécessaire contre les rebelles.
Reçus par Emmanuel Macron ce mardi, avec d’autres formations politiques à l’exception de LFI et du RN, socialistes et écologistes se sont engagés, s’ils accèdent au pouvoir, à ne pas utiliser le 49.3 à condition que les oppositions renoncent à la motion de censure. « Ça a été repris par Horizons, par le MoDem », a assuré Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS.