NKM quitte la présidence d’un groupe LR déchiré au Conseil de Paris
Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dirigeait depuis trois ans l'opposition à la maire socialiste Anne Hidalgo, a annoncé mardi qu...

NKM quitte la présidence d’un groupe LR déchiré au Conseil de Paris

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dirigeait depuis trois ans l'opposition à la maire socialiste Anne Hidalgo, a annoncé mardi qu...
Public Sénat

Par Fabienne FAUR

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Nathalie Kosciusko-Morizet, qui dirigeait depuis trois ans l'opposition à la maire socialiste Anne Hidalgo, a annoncé mardi qu'elle renonçait à présider le groupe LR du Conseil de Paris, sur fond de "divergences profondes", pour intégrer un nouveau groupe de conseillers de droite "indépendants".

L'ancienne ministre a déclaré à l'AFP avoir "décidé de ne pas solliciter un nouveau mandat" de présidente du groupe, qui doit être statutairement remis en jeu le 5 juillet.

NKM a un peu plus tard indiqué rejoindre un groupe de conseillers LR "libres, progressistes et indépendants", dont la création a été annoncée simultanément par l'élu du XVIe arrondissement Pierre Auriacombe.

NKM "se félicite" de cette initiative "de constituer un groupe distinct du groupe de la vieille droite parisienne", qui actera sa création à l'occasion du prochain Conseil de Paris la semaine prochaine.

Ce groupe, en cours de constitution, devrait rassembler une vingtaine d'élus, selon M. Auriacombe à l'AFP, des proches de NKM mais "pas uniquement. Ils peuvent être Macron-compatibles ou être des élus qui se retrouvent dans la démarche de Xavier Bertrand par exemple", a-t-il dit.

Pour expliquer son départ de la présidence et du groupe, l'entourage de NKM avait pointé des "divergences profondes et l'absence de solidarité" entre les élus LR, en dénoncant un "système en faillite installé par les barons de la vieille droite parisienne".

NKM avait affronté Mme Hidalgo en 2014 et dirigeait depuis le groupe de 54 membres LR sur les 163 conseillers de Paris.

Députée sortante de l'Essonne, elle avait été battue par un candidat de la République en marche dans la 2e circonscription de Paris, réputée "en or" et laissée par François Fillon député sortant.

Déjà critiquée dans le groupe, elle avait dû aussi affronter deux dissidents de son propre camp, le maire LR du VIe arrondissement Jean-Pierre Lecoq et l'ex-plume de Nicolas Sarkozy Henri Guaino.

- Un 'électrochoc' -

La décision de NKM était attendue depuis plusieurs jours au sein d'un groupe où règne "le bazar intégral", selon un dirigeant LR.

Les coups de fil, les "consultations" entre élus ont succédé à quelques claquements de portes après la déroute aux législatives, où la droite LR a perdu quatre circonscriptions sur les six détenues.

Ils ont néanmoins ravi une circonscription à la gauche, la très symbolique 18e où Pierre-Yves Bournazel, investi par LR, a battu la socialiste Myriam El Khomri tout en s'affichant "majorité présidentielle".

Une "majorité d'élus parisiens veulent un électrochoc", a indiqué à l'AFP Jean-Baptiste de Froment, jeune élu du IXe.

Pour une autre élue, "nous avons actuellement un groupe d'anciens qui ne sont pas du tout ouverts à la construction. Nous sommes un certain nombre à penser qu'on va droit dans le mur".

Pour une opposition efficace à Anne Hidalgo, "il nous faut tenir compte des résultats du scrutin et de ce que dit notre électorat ; être constructifs et répondre à un besoin profond de renouvellement", dit-elle.

Du côté de LR "canal historique", M. Lecoq avait annoncé "un peu le même scénario qu'à l'Assemblée Nationale", avec un groupe LR d'un côté et de l'autre "un groupe de reconstructeurs destructifs en +marchouille+", ironisait-il.

M. Bournazel, le très Macron-compatible nouveau député qui avait été soutenu par le Premier ministre Edouard Philippe, ne faisait pas partie mardi des quelques premiers conseillers ayant rejoint le nouveau groupe, parmi lequel le macroniste LR Jérôme Dubus, groupe appelé à se réunir dans les heures qui viennent.

François-David Cravenne, seul candidat déclaré jusqu'à présent à la présidence du groupe LR, a estimé que ce nouveau groupe était "l'émanation de l'onde de choc du macronisme" avec un "positionnement très difficile à définir".

Partager cet article

Dans la même thématique

Paris : session of questions to the government at the Senate
9min

Politique

Face à un « budget cryptosocialiste », la majorité sénatoriale veut « éradiquer tous les impôts » votés par les députés

Ils vont « nettoyer » le texte, le « décaper ». Les sénateurs de droite et du centre attendent de pied ferme le budget 2026 et le budget de la Sécu. Après avoir eu le sentiment d’être mis à l’écart des discussions, ils entendent prendre leur revanche, ou du moins défendre leur version du budget : plus d’économies et faire table rase des impôts votés par les députés.

Le

Marseille: Amine Kessaci candidate
4min

Politique

Assassinat du frère d’Amine Kessaci : le militant écologiste engagé contre le narcotrafic était « sous protection policière et exfiltré de Marseille depuis un mois »

Le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. L’hypothèse d’un assassinat d’avertissement est privilégiée et pourrait faire basculer la France un peu plus vers ce qui définit les narco Etats. C’est ce que craignaient les sénateurs de la commission d’enquête sur le narcotrafic. Le sénateur écologiste de Marseille Guy Benarroche, proche d’Amine Kessaci a pu s’entretenir avec lui, ce matin.

Le

NKM quitte la présidence d’un groupe LR déchiré au Conseil de Paris
2min

Politique

Assassinat du petit frère d’Amine Kessaci : revoir le documentaire sur le combat contre le narcotrafic du militant marseillais 

Mehdi, le petit frère d’Amine Kessaci, jeune militant écologiste marseillais, connu pour son combat contre le narcotrafic, a été tué par balles jeudi soir à Marseille. En 2020, c’est l’assassinat de son grand frère Brahim, qui avait conduit le jeune garçon à s’engager en politique. Son parcours est le sujet du documentaire « Marseille, des larmes au combat », Anaïs Merad, à revoir sur Public Sénat.

Le

NKM quitte la présidence d’un groupe LR déchiré au Conseil de Paris
3min

Politique

Projet de loi anti-fraudes : « C’est un objet politique qui vise essentiellement à montrer du doigt la fraude sociale »

Invités sur le plateau de Parlement Hebdo, le sénateur Bernard Jomier (Place Publique) et le député Sylvain Berrios (Horizons) sont revenus sur le projet de loi pour lutter contre les fraudes fiscales et sociales, examiné par la Chambre haute depuis mercredi. La majorité rassemblant les élus de la droite et du centre au Sénat ont affermi le texte en commission, y ajoutant une batterie de mesures qui ne fait pas consensus.

Le