Pour François Patriat, la situation du Président est difficile : « Quand il ne s’exprime pas, il ignore le peuple et, quand il mouille la chemise, il accapare le débat. » Pour lui, le Président fait montre d’une « connaissance des dossiers qui a surpris tout le monde. » Le sénateur observe « un président brillant » qui « irrite son opposition. »
Sur le grand débat, François Patriat déclare que, parmi les contributions, ne seront traitées « que celles qui sont dans les 4 thèmes [vie quotidienne, fiscalité, démocratie, services publics]. » Ainsi, « on peut proposer sur la fiscalité », mais pas sur le retour de l’ISF. À titre personnel, il n’est « pas favorable à son rétablissement. »
Sur la loi Alimentation, « le Président a entendu le monde agricole quand il veut vivre de ses produits. » L’objectif est que « le prix du coût soit retrouvé dans le prix de vente. » Pour François Patriat, « la démarche est la bonne » et « le comité de suivi du Sénat a toutes ses raisons d’être. »
François Patriat ne souhaite pas revenir sur le non-cumul des mandats. D’ailleurs, il pense que « personne ne reviendra dessus. » Il rappelle que l’on peut déjà cumuler les fonctions, tant que l’on n’est pas maire ni président d’exécutif. Il déclare : « Dire qu’on est déconnecté parce qu’on n’est pas maire ou président, ce n’est pas vrai. »
Il va plus loin, considérant que « revenir sur ce sujet, ce serait contre la demande des citoyens. » Pour François Patriat, « ils ne sont pas opposés au cumul des mandats, mais des indemnités. » Sur la proposition de Marc Fesneau, d’assouplir la loi pour les maires des « petites communes », le sénateur propose le seuil de 2 500 habitants. Mais il insiste : « Je ne crois pas que ce retour en arrière serait positif. »
Une position aux antipodes de celle qu’il tenait en 2013, lorsque la loi sur le non-cumul était en discussion au Sénat (voir notre article à l’époque).
Sur la sortie du grand débat, il « ne connaît pas ce que fera le gouvernement. » Les deux solutions possibles sont « des textes de lois symboliques » ou « un référendum à l’automne. » Il a le sentiment que « le gouvernement n’a pas choisi » et se déclare en faveur du référendum. À nouveau, il écarte certains sujets comme l’ISF ou les 80km/h, qui devront être évalués.
Pour François Patriat, « le couple Matignon - Élysée fonctionne parfaitement bien. » Il ne constate pas de « ministres à l’index, dont les électeurs demandent la démission. » Il entend des critiques, mais « personne pour mettre au pilori tel ou tel ministre. » Il conclut : « Les ministres sont moins connus qu’avant mais ils travaillent avec excellence. »