Dans leur dernier livre, « Nos très chers émirs », les journalistes Georges Malbrunot et Christian Chesnot rapportent, qu’en 2014 Jean-Marie Le Guen, alors ministre des Relations avec le Parlement, aurait fait pression sur le nouvel ambassadeur du Qatar pour obtenir une rémunération en échange de quoi il « bloquerait » par l’intermédiaire d’une agence de communication, toute question de députés et sénateurs de son camp, hostiles à Doha.
Cet après-midi lors des questions d’actualité de l’Assemblée nationale, le député LR du Rhône, Georges Fenech s’interroge, tout d’abord, sur le nouveau portefeuille ministériel de Jean-Marie Le Guen, celui de Secrétaire d’Etat au Développement et à la Francophonie. « De ce fait, vous allez devenir, entre autre, l’interlocuteur privilégié des pétromonarchies du Golf ». Rappelant ensuite les soupçons qui planent au dessus de Jean-Marie Le Guen, il affirme « que si ces faits étaient avérés, ils constitueraient un grave système de corruption étatique ». Enfin, Georges Fenech, tient à préciser qu’il est « attaché à la présomption d’innocence », que « sa question ne se veut pas accusatrice » mais que « l’opposition et tous les Français exigent de connaitre votre réponse sur cette mise en cause de la plus haute gravité ».
Très contrarié par le rappel de ces accusations, « où on est l’opposition pour en être à ce point ? » s’emporte Jean-Marie Le Guen. Il indique avoir porté plainte contre les auteurs du livre, ce que les intéressés démentent depuis hier.
« Je crois savoir que le statut de l’Assemblée nationale où la liberté de parole est totale, tel que je n’ai pas la possibilité de porter plainte à votre égard. Je le regrette beaucoup. Mais à d’autres moments, si vous avez l’occasion de vous exprimer, je porterais plainte également contre ceux qui peuvent avoir ce type de paroles » prévient le Secrétaire d’Etat. Pour sa défense, Jean-Marie Le Guen explique aussi qu’un certain nombre de responsables politiques de droite sont également mis en en cause dans le livre de Chesnot et Malbrunot. Enfin, il accuse carrément un des journalistes « par ailleurs bien connu » « comme étant un des porte-paroles de Bachar al-Assad dans notre pays ».