À l’issue du Conseil des ministres, Édouard Philippe apparaît encadré de Sibeth Ndiaye, porte-parole du gouvernement et de Franck Riester, ministre de la Culture. La voix grave, il témoigne de « l’émotion de la communauté catholique, mais aussi de tous les Français, croyants ou non ».
Il tient à exprimer « la reconnaissance de la nation aux 400 sapeurs-pompiers », qui ont « sauvé Notre-Dame et les trésors qu’elle abritait ». Ces trésors sont désormais « à l’abri » et « bénéficieront d’un examen approfondi et des rénovations qui s’imposent ».
Le Premier ministre a également « une pensée pour le sapeur-pompier et les deux policiers blessés », considérant que « le bilan aurait pu être beaucoup plus lourd ». Pour lui, nos soldats du feu sont « des héros », dont il convient d’être « à la hauteur ».
L’objectif de cinq ans est maintenu
Édouard Philippe réaffirme l’ambition de « reconstruire en cinq ans » et reconnaît que « c’est un défi immense », ainsi qu’une « responsabilité historique ». Pour lui, « c’est le chantier de notre génération pour les générations à venir ».
Un portail de collecte a été ouvert sur rebatirnotredamedeparis.fr, pour « centraliser les dons venant de la France et de l’étranger, en toute sécurité et en toute transparence ».
Édouard Philippe annonce également la création de « deux fonds de concours pour la reconstruction et la conservation de Notre-Dame », qui recevront les dons versés.
Un projet de loi spécifique
La souscription nationale bénéficiera d’un cadre légal via un projet de loi. Celui-ci « précisera les garanties de transparence et de bonne gestion des dons ».
Le comité de contrôle sera présidé par le premier président de la Cour des comptes, Didier Migaud et les présidents des commissions des finances et de la culture des deux chambres.
Au Sénat, il s’agira de Vincent Éblé (socialiste) et de Catherine Morin-Desailly (Union centriste). À l’Assemblée nationale, ce seront Éric Woerth (Les Républicains) et Bruno Studer (En Marche).
Une défiscalisation jusqu’à 75 %
Concernant la défiscalisation : les réductions d’impôts, pour un particulier, seront de 75 % jusqu’à 1 000 euros et de 66 % au-delà. Les entreprises, elles, seront soumises au statut du mécénat déjà en vigueur.
Pour chapeauter le tout, un établissement public sera créé, pour « porter la reconstruction et adapter les procédures juridiques ».
Édouard Philippe précise que le ministère de la Culture « mettra en place une organisation dédiée pour conduire les travaux », qui mobilisera « l’ensemble des filières françaises des métiers d’arts ». Ce seront « les bras armés » de la reconstruction.
Enfin, le général Jean-Louis Georgelin, ancien chef d’état-major des armées et grand chancelier de la Légion d’honneur, aura une mission « de représentation spéciale pour veiller à l’avancement des procédures et des travaux ».
Un concours international pour la flèche
Édouard Philippe annonce également la tenue d’un « concours international d’architecture », portant sur la reconstruction de la flèche. Il servira à « trancher la question » de la nouvelle flèche ; celle-ci devra-t-elle être identique ou plus moderne que l’ancienne ?
Le Premier ministre conclut en citant Marcel Proust, qui souhaitait que Notre-Dame continue à « donner asile, aussi bien au lettré qu’au croyant, au vague rêveur qu’à l’archéologue », en un mot, qu’elle « reste vivante ».