Plusieurs partis ont dénoncé mercredi "l'opération de communication" de grandes entreprises et grosses fortunes qui annoncent des dons très importants pour la reconstruction de Notre-Dame de Paris.
"On ne peut pas faire de la préservation de notre patrimoine une grande opération de communication comme certains sont en train de faire", a accusé sur LCI Manon Aubry, tête de liste de la France Insoumise (LFI) aux élections européennes, dénonçant "une espèce de course à l'échalote de l'entreprise qui donnerait le plus tout en revendiquant l'exonération d'impôt".
Manon Aubry le 9 janvier 2019 à Paris
AFP/Archives
"J'ai impression d'avoir le classement des entreprises présentes et des personnes présentes dans les paradis fiscaux", a-t-elle ironisé.
"Le plus simple, ce serait déjà qu'ils commencent par payer leurs impôts, ils ne peuvent pas se payer une opération de communication en mettant leur nom potentiellement sur une pierre de Notre-Dame et de l'autre côté, ne pas payer leurs impôts", a-t-elle critiqué.
Face à un chantier qui s'annonce colossal, plusieurs grandes fortunes françaises ont sorti leur carnet de chèques depuis lundi: la famille Pinault a promis 100 millions d'euros, suivie par le groupe LVMH et la famille Arnault, première fortune de France, qui a annoncé un don de 200 millions, puis la famille Bettencourt-Meyers et le groupe L'Oréal (200 millions).
- "Cathédrale humaine" -
Face à la polémique, la famille Pinault a annoncé dans un communiqué mercredi renoncer à sa réduction d'impôt.
Le Premier ministre Edouard Philippe a annoncé mercredi des exonérations supplémentaires pour les particuliers jusqu'à 1.000 euros tandis que "les entreprises bénéficieront des réductions d'impôts, dites de mécénat, dans les conditions actuelles".
Depuis une loi de 2003, les entreprises qui investissent dans la culture peuvent déduire 60% de leurs dépenses en faveur du mécénat (66% de réduction d'impôt sur le revenu pour les particuliers).
Fabien Roussel, secrétaire national du PCF, a dénoncé les "multiples cadeaux fiscaux" dont bénéficient déjà "les nantis de la République": "suppression de l’ISF, dividendes croissants non taxés (57,4 milliards d’euros), fonds publics détournés de leur finalité (CICE, CIR,…), niches fiscales optimisées… La décence exige qu'ils renoncent à cette opportunité fiscale".
"Que l'oligarchie donne pour Notre-Dame, c'est bien. L'exemplarité fiscale serait encore mieux. La bonne conscience ne cache pas la misère et l'austérité", a déclaré de son côté sur Twitter Benjamin Cauchy, figure des "gilets jaunes" sur la liste de Nicolas Dupont-Aignan (Debout la France).
Le premier secrétaire du PS Olivier Faure, à Boulogne-Billancourt le 10 avril 2019
AFP/Archives
"Les milliardaires vont passer pour des héros. Ils feraient mieux de renoncer à l'évasion et à l'optimisation fiscales", a critiqué sur Twitter la sénatrice EELV Esther Benbassa, rêvant d'"un élan aussi spontané et massif en faveur des associations et structures prenant en charge l'extrême pauvreté, l'exclusion sociale, les sans-abris".
Le Premier secrétaire du PS Olivier Faure a lui salué "une formidable mobilisation pour Notre-Dame-de-Paris". "Mais j'aimerais qu'il y ait maintenant une mobilisation équivalente pour ces millions de femmes, d'hommes, d'enfants, de familles qui sont à eux tous une cathédrale humaine qu'il faut aussi protéger", a-t-il dit.
Le premier vice-président de LR Guillaume Peltier a balayé la polémique d'un revers de main. "Si on pouvait dans ces moments importants cesser les vaines querelles. On a besoin de tout le monde", a-t-il souligné.
Le maire LR de Nice Christian Estrosi a également pris la défense, sur Cnews, des grands donateurs. "Je ne veux pas qu'on montre du doigt les grands, comme certains le font, car vous noterez que les grands, ce sont aussi des capitaines d'industrie, des chefs d'entreprises, des créateurs de milliers d'emplois dans notre pays", a-t-il plaidé.
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