Notre-Dame : seconde lecture du projet de loi au Sénat

Notre-Dame : seconde lecture du projet de loi au Sénat

Faute d’accord entre députés et sénateurs, le projet de loi encadrant la restauration de la cathédrale Notre-Dame de Paris, revient en deuxième lecture, mardi, à la Haute assemblée. Le point de blocage concerne les dérogations aux règles des marchés publics, de l’urbanisme, du patrimoine et de l’environnement. 
Public Sénat

Temps de lecture :

3 min

Publié le

Mis à jour le

Fin mai, c’est une version largement modifiée du projet de loi que les sénateurs avaient adopté à main levée (voir notre article). La quasi-totalité des groupes parlementaires avaient déploré la précipitation du chantier de reconstruction de Notre-Dame de Paris.

L’article 9 supprimé par les sénateurs

Soucieux de ne pas voter une loi de « dérogation », les sénateurs avaient purement et simplement supprimé l’article 9 du texte, en première lecture. Il autorise le gouvernement, dans les deux ans suivant la loi, à prendre par ordonnance toutes dispositions visant à faciliter les travaux de restauration de la cathédrale. Dans ce cadre, l’exécutif pourra procéder à des dérogations ou adaptations de règles d'urbanisme, de protection de l'environnement, de voirie et de transports, ainsi qu'aux règles de la commande publique. Il pourra également déroger aux règles de l'archéologie préventive et à celles sur la préservation du patrimoine.

« Le chantier qui s’annonce est ambitieux et unique. Pour le mener au mieux, nous voulons nous donner la possibilité d’assouplir certaines dispositions, essentiellement de procédures. Il va de soi que les assouplissements seront proportionnés aux besoins du chantier. Il n’est pas question de se servir de la restauration de Notre-Dame-de-Paris pour piétiner le droit français et européen » avait, sans succès, justifié le ministre de la Culture, Franck Riester, dans l’hémicycle.

« Un projet de loi rédigé dans la précipitation » pour Catherine Morin-Desailly

Le 4 juin dernier, cet article avait, sans surprise, constitué un point de blocage entre députés et sénateurs en commission mixte paritaire. La présidente centriste de la commission de la Culture du Sénat, Catherine Morin-Desailly, avait déploré en commission mixte paritaire que « soient ainsi balayées d'un revers de main l'ensemble des dispositions adoptées par le Sénat tendant à enrichir, à préciser et à sécuriser juridiquement les articles d'un projet de loi rédigé dans la précipitation ». L’article 9 a été réintroduit par les députés en seconde lecture. Parmi les amendements examinés, ce lundi, en commission de la culture du Sénat, quatre, en provenance des groupes, socialiste, Les Républicains, communiste et radical, demandent de nouveau la suppression de cet article.

Contre l'avis du gouvernement, le Sénat avait également inscrit dans l’article 2 que la restauration devait être fidèle au « dernier état visuel connu » du monument avant le sinistre, y compris la flèche, précisant même que l'emploi de matériaux différents de ceux d'origine devra être justifié. Cette précision a été supprimée par les députés. Les sénateurs n’ont pas déposé d’amendement pour réintroduire cette disposition en deuxième lecture.

75% de réduction d’impôts sur les dons des particuliers

En ce qui concerne, la déduction fiscale liée aux dons, le Sénat et l’Assemblée nationale ont adopté le principe d’une réduction d'impôts de 75% dans la limite de 1 000 euros pour les dons des particuliers effectués entre le 16 avril et le 31 décembre 2019. Pour les entreprises, c’est le dispositif général de la loi Aillagon qui s’appliquera, soit une réduction d’impôt de 60% dans la limite de 5% du chiffre d’affaires annuel.

Si demain soir le Sénat adopte pour la seconde fois, une version différente du projet de loi, c’est le texte de l'Assemblée qui sera promulgué.

Dans la même thématique

SIPA_01204805_000078
2min

Politique

Procès des assistants RN : le Conseil constitutionnel rend une décision sans impact pour Marine Le Pen

Le Conseil constitutionnel a rendu sa décision au sujet d’une question prioritaire de constitutionnalité soulevée par un élu local de Mayotte qui contestait sa peine d’inéligibilité « assortie d’une exécution provisoire », c’est-à-dire non suspensive en cas d’appel. Elle est sans impact pour Marine Le Pen, qui encourt, elle aussi, une peine d’inéligibilité immédiate, dans l’affaire des eurodéputés du RN.

Le

Bruno Retailleau, France’s Interior Minister and declared candidate for the presidency of Les RÃ’publicains (LR), was in Valence
10min

Politique

Duel Retailleau-Wauquiez pour la présidence LR : « Le résultat sera plus serré qu’on ne le pense »

La campagne interne des LR vient de connaître un moment de tension autour du nombre de parrainages revendiqué. Dans le camp Retailleau, où on pense aussi à 2027, certains y voient « un symptôme de fragilité » des pro-Wauquiez. « Il ne faut pas enterrer Laurent trop vite », met en garde un soutien du député. Surtout que dans ce scrutin, ce sont les militants qui votent.

Le

Notre-Dame : seconde lecture du projet de loi au Sénat
5min

Politique

Défense, sécurité, immigration : en position de force à Bruxelles, la droite européenne affirme sa feuille de route

Plus grand groupe au Parlement européen, le PPE est désormais aussi largement représenté au Conseil. Réunis au Sénat pour leurs journées parlementaires, les eurodéputés du groupe sont en position de force pour imposer leur agenda à Bruxelles. Dans ce contexte, le chef de file des eurodéputés LR, François-Xavier Bellamy, appelle la droite française à « se reconstruire », pour être « un partenaire à la hauteur ».

Le

Paris: Sarkozy Stands Trial Over Alleged Libya Financing
2min

Politique

Procès libyen : sept ans de prison et 300 000 euros d'amende requis contre Nicolas Sarkozy

Les magistrats ont demandé ce jeudi 27 mars contre l’ancien président de la République une peine de sept ans de prison ferme et 300 000 euros d’amende dans l’affaire du financement libyen de sa campagne de 2007. Dans un message sur ses réseaux sociaux, l’intéressé a voulu dénoncer la partialité du Parquet national financier. Le jugement sera rendu dans plusieurs mois.

Le