« Nous avons déjà des avantages compétitifs par rapport aux Etats-Unis » : au sommet sur l’IA, Emmanuel Macron vante le modèle français

En clôture de la première journée du sommet sur l’intelligence artificielle, le président de la République a affirmé que la France était « de retour dans la course » à l’innovation. Energie décarbonée, formations d’excellence… Emmanuel Macron appelle les investisseurs à privilégier la France, face aux Etats-Unis.
Rose-Amélie Bécel

Temps de lecture :

4 min

Publié le

Mis à jour le

Emmanuel Macron à l’offensive face aux Etats-Unis. Dans son discours de clôture de la première journée du sommet sur l’intelligence artificielle, organisé à Paris ces 10 et 11 février, le président de la République a appelé les investisseurs à privilégier la France et l’Europe.

Invité de France 2 ce 9 février, le chef de l’Etat avait déjà annoncé 109 milliards d’euros d’investissements privés, français et étrangers, pour le développement d’infrastructures d’IA en France. « Si on compare ces chiffres avec les annonces récemment faites aux Etats-Unis, [rapporté au PIB] nous sommes au même niveau », a estimé Emmanuel Macron. Mi-janvier, Donald Trump avait en effet annoncé le lancement de son propre plan pour l’IA, baptisé Stargate, avec un investissement colossal de 500 milliards de dollars.

« Ici, pas besoin de forer. L’électricité est disponible vous pouvez vous brancher ! »

Du géant américain Amazon au fonds d’investissement canadien Brookfield, en passant par le fonds émirati MGX, l’Elysée a précisé ce 10 février la provenance des investissements annoncés. « Ce montant absolument énorme, venu d’acteurs du monde entier, montre que la France est au plus haut niveau d’attractivité pour le développement de l’IA », précise l’entourage du président.

Parmi les points qui font de la France un territoire particulièrement attractif, le président de la République a insisté sur les capacités en matière d’énergie. « Nous avons une énergie pilotable et décarbonée, ce qui est unique si on compare avec le reste du monde. Nous produisons plus que nous consommons », a ainsi souligné Emmanuel Macron.

Le président de la République compte ainsi sur le parc nucléaire français et la fiabilité de l’infrastructure électrique française pour attirer les investisseurs. Il ne s’est d’ailleurs pas privé d’interpeller directement Donald Trump, qui mise au contraire sur l’exploitation croissante des énergies fossiles aux Etats-Unis. « J’ai un bon ami de l’autre côté de l’Atlantique qui dit « Drill baby, drill ! ». Ici, pas besoin de forer, c’est « Plug baby, plug ! ». L’électricité est disponible, vous pouvez vous brancher ! »

Une stratégie « Notre-Dame » pour construire des data centers

Le chef de l’Etat a également vanté les « centres de recherche d’excellence, dans la santé, dans l’éducation » que compte le pays : « Dans de nombreux secteurs, nous avons déjà des avantages compétitifs par rapport aux Etats-Unis. »

Seul défaut de la France et de l’Union européenne, estime Emmanuel Macron : la lourdeur de la réglementation. « Nous sommes la plupart du temps trop lents », a observé le président de la République, affirmant avoir « bien reçu le message des investisseurs ». Ce lundi, en effet, une coalition de grandes entreprises et de start-up a réclamé à Paris et à Bruxelles un « cadre réglementaire drastiquement simplifié », pour développer l’intelligence artificielle sur le continent.

Dans ce contexte, Emmanuel Macron appelle à un « sursaut européen » : « Nous allons simplifier. À l’échelle nationale et européenne, nous devons nous synchroniser avec le reste du monde ». De son côté, le chef de l’Etat plaide pour une stratégie « Notre-Dame », similaire à celle employée pour reconstruire la cathédrale après l’incendie, avec des procédures simplifiées et des délais raccourcis, cette fois-ci appliquée à la construction de data centers. « Nous avons montré au reste du monde qu’avec un calendrier clair, nous pouvons y arriver. Avançons et avançons vite, nous en avons besoin », souligne le président.

Partager cet article

Dans la même thématique

PARIS , LES CANDIDATS REMI FERAUD ET EMMANUEL GREGOIRE
8min

Politique

« Force du dégagisme », « fin de cycle » et « bataille de chiens » à venir : les socialistes font le bilan, après la victoire d’Emmanuel Grégoire face à Rémi Féraud

La victoire d’Emmanuel Grégoire, dès le premier tour, lors de la primaire PS qui l’opposait au sénateur Rémi Féraud s’explique notamment par « la volonté de tourner la page Hidalgo » chez les militants, mais aussi le poids des rapports de force issus du congrès PS ou la « dérive clanique » autour de la maire sortante.

Le

SIPA_01206229_000010
6min

Politique

Programmation de l’énergie : en commission, les sénateurs ne reprennent pas le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque

En commission des affaires économiques, les sénateurs ont adopté la proposition de loi sénatoriale, dite Gremillet, qui avait été passablement dénaturée par des amendements des députés LR et RN, puis finalement rejetée par l’Assemblée nationale. Le moratoire sur l’éolien et le photovoltaïque ou encore la réouverture de la centrale nucléaire de Fessenheim ne figurent plus dans le texte adopté en commission pour une deuxième lecture prévue la semaine prochaine.

Le

« Nous avons déjà des avantages compétitifs par rapport aux Etats-Unis » : au sommet sur l’IA, Emmanuel Macron vante le modèle français
3min

Politique

Loi Duplomb : un texte qui permet « de mettre les agriculteurs français au même niveau que les agriculteurs européens », assure son auteur

Ce mardi, Laurent Duplomb, sénateur LR de Haute-Loire, auteur du texte « visant à lever les contraintes sur le métier d’agriculteur », était invité sur la matinale de Public Sénat. Il a évoqué l’accord trouvé en commission mixte paritaire sur sa proposition de loi, ainsi que les critiques qu’elle suscite, notamment en ce qui concerne la réintroduction de l’acétamipride, un pesticide interdit en France depuis 2018.

Le