« Nous ne sommes pas des Penelope » scandent les collaborateurs de gauche au Sénat
Les collaborateurs parlementaires du Sénat ont protesté mardi contre la précarité de leur statut en scandant devant l'entrée du...

« Nous ne sommes pas des Penelope » scandent les collaborateurs de gauche au Sénat

Les collaborateurs parlementaires du Sénat ont protesté mardi contre la précarité de leur statut en scandant devant l'entrée du...
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Les collaborateurs parlementaires du Sénat ont protesté mardi contre la précarité de leur statut en scandant devant l'entrée du Palais du Luxembourg: "Nous ne sommes pas des Penelope", a constaté l'AFP.

Les manifestants, de gauche et de droite, au nombre d'une centaine et auxquels s'étaient mêlés des sénateurs socialistes, communistes, écologistes ou PRG, entendaient en même temps dénoncer "le plan social silencieux" qui les frappera à l'occasion des élections législatives de juin et sénatoriales de septembre: quelque 1.300 d'entre eux risquent d'être licenciés en raison des résultats électoraux, 1.000 à l'Assemblée et 300 au Sénat. Des collaborateurs de députés étaient également venus de l'Assemblée.

"Nous sommes précaires parce que nous travaillons avec des élus. Nous n'avons pas d'instance de dialogue social, pas de CHSCT, de comité d'entreprise, de convention collective. Pourtant, nous sommes des salariés comme les autres", a souligné Florence Faye (UNSA USCP).

"Quand il y a fin de mandat, le collaborateur est licencié pour motif personnel, c'est-à-dire que la responsabilité du licenciement pèse sur lui", a dénoncé Frédéric Faravel (CGT CP).

"Or, ce n'est pas de son fait", a-t-il poursuivi, ajoutant que les collaborateurs considèrent que "ce doit être le licenciement pour motif économique qui doit être appliqué". Cela aurait "d'importantes conséquences pour nous puisque les conditions d'accompagnement ne sont pas les mêmes", a-t-il estimé en citant le bénéfice du Contrat de sécurisation professionnelle qui offre un accompagnement dans la recherche d'emploi et une indemnisation chômage de 75% au lieu de 57,4%.

Il a aussi contesté la position des services de l'Assemblée nationale et du Sénat selon laquelle la jurisprudence les empêche de considérer les licenciements en fin de mandat comme des licenciements économiques. "Si les parlementaires estiment qu'il faut changer la loi, c'est à eux de le faire. Il est temps qu'ils prennent leurs responsabilités", a-t-il lancé.

Enfin, tous se sont prononcés pour un renforcement de la transparence, un meilleur encadrement de la profession et des outils de modernisation du dialogue social. "Le jour où des inspecteurs du travail viendront vérifier nos conditions de travail, peut-être que des parlementaires indélicats -il n'y en pas beaucoup- ne feront plus n'importe quoi", a dit M. Faravel.

Quelque 2.500 collaborateurs travaillent à l'Assemblée nationale, et 1.000 au Sénat. La moitié d'entre eux sont bac +4 et plus, a indiqué Maxence Gille (Agap, Association de gauche des assistants parlementaires du Sénat), et le salaire médian est de 2.914 euros brut pour un âge moyen de 43 ans.

"C'est vrai que nous ne sommes pas dans le cadre formel d'une négociation collective, mais nous sommes dans le dialogue social: j'ai rencontré leurs représentants et nous avons trouvé des avancées sociales", a déclaré à l'AFP la sénatrice Françoise Cartron (PS), en charge de l'Association de Gestion des Assistants de Sénateurs (AGAS).

Elle a donné en exemple la revalorisation des salaires qui n'avait pas eu lieu depuis 2010. "Ils ont obtenu une hausse de 1,2% en deux fois, en juillet 2016 et en février 2017", a-t-elle dit.

En ce qui concerne le motif du licenciement, elle propose aux collaborateurs "de saisir un sénateur, qu'il dépose une proposition de loi, et qu'on l'inscrive à l'agenda du Sénat". Mais, a-t-elle souligné, "il ne faut pas croire non plus que c'est la panacée".

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