Mercredi 14 février, Jean-Michel Blanquer, le ministre de l’Éducation nationale, a présenté une nouvelle formule du baccalauréat. Celui-ci sera réduit à quatre épreuves en terminale, dont un grand oral, qui fait déjà énormément débat.
Valérie Sipahimalani, secrétaire générale adjointe du syndicat d'enseignants SNES-FSU, estime que ce nouveau bac va creuser les inégalités : « Nous pensons que le contrôle continu est trop dépendant de l’établissement dans lequel l’élève étudie (…) Passer de rien du tout pour le bac, à 40% de contrôles continus, c’est trop (…) Supprimer les épreuves terminales du baccalauréat (…) ça devient un bac d’établissement et ça va mettre en difficulté les élèves des milieux populaires. »
« L’inégalité (…) existe aujourd’hui » rétorque Jean-Claude Carle, sénateur (LR) de la Haute-Savoie. « Un fils d’ouvrier a 17 fois moins de chance de préparer une grande école qu’un fils d’enseignant et de cadre supérieur. Donc je ne pense pas que la réforme qui est proposée aggrave encore ces inégalités parce que ça serait effectivement dramatique. Moi, au contraire, je pense qu’elle les corrige parce qu’elle mixe à la fois le contrôle continu et l’examen lui-même. C'est-à-dire qu’il met en condition le jeune (…) Je souhaite d’ailleurs que ce jury [du grand oral] (…) ne soit pas uniquement composé d’enseignants du secondaire mais qu’il y ait des universitaires, des représentants du monde socio-économique et des élus locaux » ajoute-t-il.
Sophie de Tarlé, rédactrice en chef au Figaro Etudiant est très critique concernant le baccalauréat actuel : « C’est devenu une usine à gaz (…) Il y a une quinzaine de matières, il y a énormément d’erreurs pendant les épreuves (…), ça coûte très très cher, ça mobilise les gens pendant un mois. Il n’y a pas cours au lycée [et] il n’y a pas cours parfois au collège. »
Concernant le grand oral, qui fera partie du bac nouvelle formule, Thomas Le Corre, porte-parole du syndicat général des lycéens (SGL), n’est pas contre, sur le principe : « Dans notre société, c’est très important d’apprendre à parler. »
Mais en pratique, les choses risquent de se gâter, estime-t-il : « Le problème, c’est l’application. Aujourd’hui, quels sont les élèves qui sont amenés à s’exprimer bien à l’oral ? C’est (…) toujours les meilleurs élèves. Aujourd’hui de la 6e à la terminale, on entraîne les élèves à écrire (…) à faire des dissertations. On ne les entraîne pas à parler (…) Est-ce que vous voyez un temps horaire qui va être accordé à la préparation de ce grand oral ? Est-ce qu’on va donner justement la possibilité à tous les élèves de préparer ce grand oral ? Pour l’instant, non. »
Vous pouvez voir le débat d’OVPL, en intégralité :
Nouveau bac, nouveau casse-tête ?