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Nouveau gouvernement Borne : au Sénat, droite et gauche épinglent un remaniement a minima

Aurélien Rousseau, ancien directeur de cabinet d’Elisabeth Borne, devient ministre de la Santé, tandis que Gabriel Attal récupère le portefeuille de l’Education nationale. Plusieurs députés de la majorité ont également fait leur entrée au gouvernement ce jeudi 20 juillet, dont Aurore Bergé, présidente du groupe macroniste à l’Assemblée nationale et le MoDem Philippe Vigier.
Romain David

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La longue attente a pris fin ce jeudi en début de soirée. La nouvelle équipe gouvernementale autour de la Première ministre Élisabeth Borne – qui a été confirmée à Matignon la semaine dernière – intégrera une petite poignée de nouveaux arrivants :

Aurélien Rousseau, ancien chef de cabinet d’Élisabeth Borne, est nommé à la Santé, en remplacement de François Braun. Aurore Bergé, cheffe de file des députés macronistes, récupère le portefeuille de Jean-Christophe Combe aux Solidarités. La députée Renaissance Sabrina Agresti-Roubache devient ministre déléguée chargée de la Ville à la place d’Olivier Klein. Le maire de Dunkerque, Patrice Vergriete, sera désormais en charge du Logement.

Le MoDem Philippe Vigier est nommé ministre délégué des Outre-mer, poste occupé jusqu’à présent par Jean-François Carenco. Fadila Khattabi, présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale fait également son entrée au gouvernement, comme ministre déléguée chargée des personnes handicapées, où elle remplace Geneviève Darrieussecq.

Aux jeux des chaises musicales, Gabriel Attal, le benjamin du gouvernement, quitte le ministère des Comptes publics pour celui de l’Education nationale, à la place de Pap Ndiaye. Il sera remplacé à Bercy par le député macroniste Thomas Cazenave. Bérangère Couillard est nommée ministre déléguée chargée de l’Egalité entre les femmes et les hommes, à la place d’Isabelle Rome. Sarah El Haïry récupère le secrétariat d’Etat de la Biodiversité, tandis que la députée Prisca Thevenot, également porte-parole de Renaissance, prend sa suite comme secrétaire d’Etat chargé de la Jeunesse et du Service national universel.

Engluée dans l’affaire du Fonds Marianne depuis des mois, Marlène Schiappa quitte finalement le gouvernement. L’Elysée a fait savoir qu’un Conseil des ministres se tiendrait vendredi à l’Elysée, à partir de 11 heures.

« Un gouvernement resserré et rabougri »

« C’est un petit remaniement, sans vision politique, un non-évènement, » tacle Guillaume Gontard, le président du groupe écologiste au Sénat. « On voit bien la solitude du président de la République. Il n’a pas la capacité de trouver un nouveau Premier ministre, et se contente de changer quelques têtes, uniquement piochées dans la majorité », déplore l’élu isérois. « Seulement un an après la réélection d’Emmanuel Macron, on aurait pu s’attendre à autre chose. Au lieu de cela, il installe un gouvernement resserré et rabougri, ce qui prouve qu’il n’a toujours pas compris qu’il n’avait pas de majorité. Le président est décidément incapable de travailler avec son opposition ».

L’absence de vision politique est également épinglée par le sénateur de Paris Bernard Jomier, qui siège avec les socialistes à la Chambre haute : « Ce remaniement gouvernemental paraît plus être un simple changement de têtes qu’une réponse politique aux attentes des Français. Nous sommes dans l’écume des choses », a-t-il tweeté. « Une simple armée de clones qui en remplace une autre », résume le socialiste Yan Chantrel.

« Quelques acteurs changent pour la nouvelle saison, mais pas sûr que ce soit le cas du scénario. D’autant que le réalisateur décide d’à peu près tout, tout seul. Et surtout, le public est de moins en moins captivé par cette mauvaise série… », raille, également sur Twitter, la sénatrice communiste Céline Brulin.

Le départ de Pap Ndiaye, un symbole pour la gauche, un soulagement à droite

La gauche sénatoriale pointe notamment le départ de Pap Ndiaye, ce qu’elle perçoit largement comme un nouveau virage droitier de la part de l’exécutif. « Je constate que le seul ministre qui s’est ouvertement opposé à la main mise de l’extrême droite sur une partie de l’information [une référence aux propos de Pap Ndiaye sur le magazine Valeurs Actuelles et la radio Europe 1, ndlr], a été éjecté », souligne Guillaume Gontard auprès de Public Sénat. Pour sa collègue Mélanie Vogel, « le message est clair » : « Un ministre qui dénonçait clairement l’extrême-droitisation des médias et qui reconnaissait le racisme dans la société française ne pouvait pas rester dans un gouvernement macroniste ».

Réaction inverse dans les rangs de la droite : « La seule bonne nouvelle, c’est qu’on nous enlève Pap Ndiaye ! », sourit le sénateur LR du Nord Marc-Philippe Daubresse. Ce spécialiste des questions de logement, ancien collaborateur de Jean-Louis Borloo sous Jacques Chirac, salue en revanche la nomination de Patrice Vergriete, qu’il « connaît bien », à ce portefeuille. « C’est un très bon technicien des sujets d’urbanisme et d’aménagement du territoire. Reste à savoir s’il aura le soutien d’Emmanuel Macron qui a montré à plusieurs reprises sa méconnaissance du sujet », relève-t-il. « Pour le reste, je constate que le macronisme se déplace vers la gauche : l’essentiel des nommés vient de la sphère socialiste. »

« Un remaniement qui n’intéresse que les concernés rien de passionnant », a balayé sa collègue Françoise Dumont, sénatrice LR du Var, dans un tweet.

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