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Nouveau gouvernement : quels sénateurs pourraient rejoindre l’équipe Barnier ?

Le président du groupe LR du Sénat, Bruno Retailleau, est l’hypothèse la plus sérieuse à la Haute assemblée. « On lui a fait une proposition pour un ministère régalien », à l’intérieur ou la justice, confie un sénateur LR. Mais d’autres noms, qui ont plus ou moins la cote, circulent aussi…
François Vignal

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Michel Barnier est-il un bon directeur de casting ? Il faudra attendre encore quelques jours – certains ne voient pas de fumée blanche avant le milieu de semaine prochaine – pour avoir la réponse et connaître la composition du gouvernement. Une chose semble aujourd’hui sûre : il y aura des LR. Le nouveau premier ministre, lui-même membre des LR, a d’ailleurs reçu les responsables du parti de droite, les deux présidents de groupe, Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau, ainsi que le président du Sénat, Gérard Larcher, dès le lendemain de sa nomination par Emmanuel Macron, soit vendredi dernier.

Bruno Retailleau, « une hypothèse plus que possible »

Les choses se sont vite débloquées. Dans un entretien au Figaro, ce mardi, Gérard Larcher se fait on ne peut plus clair. « Le premier ministre me semble avoir fait siennes nos propositions et je crois que nous pourrons participer au gouvernement », soutient le président de la Haute assemblée, qui assure de « tout (son) soutien » Michel Barnier.

S’il faudra compter aussi sur des membres de l’ex-majorité présidentielle dans le gouvernement Barnier, on devrait voir plusieurs élus de droite rejoindre l’équipe. Côté Sénat, plusieurs noms de sénateurs LR circulent, dont celui à la tête du groupe : un certain Bruno Retailleau. « Retailleau, c’est une hypothèse plus que possible. Il a le profil. On lui a demandé », lâchait hier à publicsenat.fr un parlementaire LR qui le connaît bien. Et il devrait même accepter, du moins « en principe, oui », ajoutait le même… Mais « il n’ira pas à n’importe quel prix », précise-t-on. Reste que l’affaire semble bien avancée. Une figure du groupe confirme ce mardi : « On lui a fait une proposition, pour un ministère régalien semble-t-il. Ça oscillerait entre l’intérieur et la justice », soutient ce sénateur LR. D’après un fidèle du premier ministre, ce serait, à l’heure qu’il est, plus la justice qui tiendrait la corde.

Gérard Larcher « pousse » Sophie Primas et Mathieu Darnaud, selon des sénateurs LR

Au-delà de Bruno Retailleau, qui est aujourd’hui la piste la plus probable, d’autres noms sont évoqués, à l’image de Sophie Primas, sénatrice des Yvelines, comme le président du Sénat. Son nom a pu être cité lundi pour l’agriculture. « Gérard Larcher pousse pour elle, c’est clair », confirme un chapeau à plume du Sénat. « Sophie Primas serait plus sur les questions économiques, en tant qu’ancienne présidente de la commission des affaires économiques du Sénat. Ça peut être les PME, l’industrie », imagine un proche de Michel Barnier, qui remarque qu’« elle a aussi balayé les sujets comme le logement ». Mais l’agriculture faisait aussi partie de ses sujets – elle s’est rendue sur des barrages d’agriculteurs lors des manifestations.

« Gérard Larcher pousse aussi pour Mathieu Darnaud », confie un autre sénateur LR. Le nom du sénateur LR de l’Ardèche, premier vice-président du Sénat, a aussi circulé dans la presse. « C’est normal, il a des compétences qui sont intéressantes sur les collectivités, l’Outre-Mer ou la Nouvelle Calédonie. Et il connaît tout le monde. C’est LE spécialiste des collectivités dans notre groupe », décrit un membre des LR. « Il coche toutes les cases », ajoute un autre. Et confier le portefeuille des collectivités à un élu de la chambre qui les représente, selon la Constitution, serait un signe pour le moins apprécié des sénateurs. Contacté par Le Dauphiné, Mathieu Darnaud a expliqué que la question était « un peu prématurée », sans pour autant démentir. Reste que sur le terrain des « col ter », ça se bouscule un peu au Sénat. « Vous aurez un contre-pouvoir des centristes, avec Françoise Gatel (présidente UDI de la délégation sénatoriale aux collectivités, ndlr) », remarque un sénateur LR.

« La sénatrice Marie-Claire Carrère-Gée fait partie de l’équipe rapprochée autour de Michel »

Paris serait un autre vivier pour permettre au premier ministre de boucler son équipe. Certains pensent à la sénatrice LR de la capitale, Marie-Claire Carrère-Gée, pourquoi pas sur les questions sociales. Ancienne secrétaire générale adjointe de l’Élysée sous Jacques Chirac, elle avait été sa conseillère sociale. Elle a été directrice de campagne de Michel Barnier pendant la primaire interne pour la présidentielle de 2022. Son nom fait sens, d’autant que « Marie-Claire Carrère-Gée donne un coup de main. Elle le conseille. Elle fait partie de l’équipe rapprochée autour de Michel », confie un proche du premier ministre.

Un autre nom d’élu parisien est avancé : l’avocat Francis Szpiner, sénateur LR depuis 2023. « Un soutien de Michel Barnier de la première heure. C’est le Eric Dupond-Moretti de droite », sourit un parlementaire LR. Mais le même tempère :

 Si on a un Retailleau à la justice, on ne peut pas avoir un Szpiner à la justice aussi. 

Un parlementaire LR.

Le nom de la sénatrice Agnès Evren, à la tête de la fédération LR de Paris, a également circulé, pourquoi pas pour l’écologie. « Elle aussi, c’est crédible, elle a une certaine expérience et c’est une femme, ce n’est pas à négliger », note un élu proche de Michel Barnier. Et si on rajoute la ministre sortante de la Culture, Rachida Dati, « qui s’entend très bien avec Barnier », cela fait beaucoup trop de Parisiens, qui, de plus, connaissent quelques tensions au sein de la droite parisienne…

Au petit jeu du « name dropping » des profils à suivre, vient Alexandra Borchio-Fontimp, sénatrice des Alpes-Maritimes, qui « a des compétences sur le tourisme ». Elle a pris ses distances avec Eric Ciotti lors du rapprochement avec le RN. Le nom de François-Noël Buffet, président LR de la commission des lois, qui a suivi de près les questions d’immigration, circule aussi. Mais comme beaucoup de noms en pareilles circonstances.

« Si on estime que je peux apporter quelque chose, j’irai », lâche la sénatrice Christine Lavarde

Un sénateur LR met sur la table quelques autres personnes : « Côté finances, Jean-François Husson, rapporteur du budget au Sénat, ou Christine Lavarde. Ou Laurent Duplomb sur l’agriculture, dans un style plus direct que Sophie Primas. C’est un proche de Laurent Wauquiez ». Contactée, Christine Lavarde ne cache pas se montrer ouverte. « Si on estime que je peux apporter quelque chose, j’irai car c’est le sens du devoir et j’y mettrai toute mon énergie », nous affirme la sénatrice des Hauts-de-Seine, membre de la commission des finances. Celle qui a quitté LR depuis l’élection d’Eric Ciotti en 2022 a soutenu les listes communes LR-macronistes dans les Hauts-de-Seine pour les législatives. Lors du précédent remaniement, son nom avait déjà circulé.

Si l’on quitte deux secondes le Sénat pour regarder du côté de l’Assemblée, il faut citer les noms des LR Philippe Juvin, « hypothèse crédible », Antoine Vermorel-Marques, « qui a une carte à jouer sur les questions environnementales », ou encore le député du Bas-Rhin Patrick Hetzel, ancien recteur et ex-directeur général de l’enseignement supérieur, qui a toujours été proche du premier ministre.

« Ça ne mord pas » à gauche

Pour Renaissance, à noter que le sénateur de l’Yonne, Jean-Baptiste Lemoyne, membre du groupe RDPI, serait « en grosse tractation pour le ministère des Relations avec le Parlement » selon un journaliste de Valeurs actuelles. Mais du côté de l’ancien membre des gouvernements Philippe et Castex, on assure que Jean-Baptiste Lemoyne, ex-LR, « est concentré sur son département et enchaîne les réunions ».

Et à gauche ? On sait que Michel Barnier a toutes les peines à trouver une personnalité issue de l’autre côté de l’échiquier. « Ils vont chercher. Il semblerait qu’ils ont pris contact auprès de députés, de sénateurs », glissait lundi Patrick Kanner, président du groupe PS du Sénat. « Mais au moment où je vous parle, ça ne mord pas. Et j’espère que ça ne mordra pas », ajoute l’ancien ministre de François Hollande. Les plus gros poissons sont assurément à pêcher dans la mare de droite. Mais attention, il ne pourra pas y avoir de la place pour tout le monde…

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