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Nouveau gouvernement : une coalition LR/PS est-elle possible ?

Alors que les tractations pour rechercher l’équilibre du futur gouvernement sont parties pour durer, les prémices d’une division sur l’opportunité de gouverner avec la gauche, apparaissent au sein de LR. Les dirigeants sont reçus à l’Elysée ce vendredi à 20 heures. On vous dévoile les trois priorités sur lesquelles vont insister les ténors du parti.
Simon Barbarit

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Après la censure du gouvernement Barnier, comme l’été dernier, chaque formation politique est en train de fixer ses conditions pour participer à un gouvernement d’union nationale, rebaptisé par Emmanuel Macron hier soir, « d’intérêt général ».

Mais à droite, il s’agit aussi d’encaisser l’échec de Michel Barnier, à la tête d’un gouvernement portant haut les valeurs de la droite, qui a lourdement chuté au bout d’à peine trois mois. Les appels du pied sur le régalien du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à destination du RN, n’auront pas suffi à enrailler l’agenda personnel de Marine Le Pen qui n’a pas hésité à voter la censure sur le budget considéré « comme une atteinte au pouvoir d’achat » de ses électeurs.

Avant d’être reçu à l’Elysée ce vendredi à 20 heures avec la direction collégiale du parti, Laurent Wauquiez, le président du groupe Droite Républicaine à l’Assemblée nationale, a convenu avec les députés LR de ne pas « censurer automatiquement » un gouvernement élargi au PS, contrairement à un exécutif comprenant des Insoumis. « On ne sera pas dans le blocage, on ne sera pas dans la stratégie du pire, on ne fera pas tomber le gouvernement, on ne fera pas ce qu’a fait Marine Le Pen », a-t-il précisé. Ce soir, aux côtés de Laurent Wauquiez et de la direction collégiale du parti, le président du groupe LR du Sénat Mathieu Darnaud, réaffirmera, « la constance des positions de son groupe ». Quel que soit le Premier ministre, la droite insistera sur trois priorités : l’allégement des contraintes économiques, le respect de la valeur travail, et la poursuite du travail engagé par Bruno Retailleau sur le régalien. A ce sujet, Mathieu Darnaud rappellera la nécessité de poursuivre le plan de lutte contre le narcotrafic, par l’adoption de la proposition de loi LR/PS du Sénat.

Du côté des socialistes, le Premier secrétaire, Olivier Faure s’est, lui, dit prêt à discuter avec le bloc central et la droite sur la base « de concessions réciproques » en vue de la formation d’un nouveau gouvernement qui aurait un « contrat à durée déterminée ».

LR : « Nous avons revu notre logiciel »

Le rapporteur général du budget, Jean-François Husson estime que sa formation politique a déjà « fait pas mal de concessions » lors de l’examen du projet de loi de finances 2025. « Nous avons revu notre logiciel. Nous avons accepté bien plus de hausses d’impôts que nous le faisons habituellement. Et la gauche n’est pas plus rassemblée que ce qu’on a appelé le socle commun sous Michel Barnier. Il va falloir trouver une coalition plus large avec une durée de vie qui dépasse les 6 mois, sinon ça ne sert rien. Et le désespoir des Français pourrait se transformer en colère », met-il en garde.

Peut-on alors imaginer un gouvernement allant des Républicains aux communistes en passant par les écologistes ? Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau a mis un sérieux bémol à cette hypothèse. « La droite ne pourra faire aucun compromis avec la gauche qui a trahi Blum et Clemenceau. Cette partie de la gauche qui a pactisé avec les Insoumis, refusé de dénoncer les folles dérives des mélenchonistes après le 7 octobre et voté une motion de censure irresponsable », a écrit Bruno Retailleau sur X avant d’ajouter : « Dans l’intérêt du pays, la droite peut accepter de faire des compromis, certainement pas des compromissions ».

« Comment travailler avec des gens qui ont signé le pacte du Nouveau Front Populaire ? »

Max Brisson, sénateur LR des Pyrénées-Atlantiques, soutient la position de son ancien président de groupe. « Nous avons besoin d’un gouvernement mais pas au détriment de nos convictions. Un gouvernement d’intérêt général est une formule creuse et un gouvernement d’union nationale, c’est impossible. Nous ne refusons pas, par principe, de discuter à un pacte de gouvernement avec la gauche. Mais nous verrons que nous ne partageons pas grand-chose à part sur certains grands principes républicains. Ça ne fait pas une politique de gouvernement. Le vote de la censure par le PS n’était pas seulement un vote d’opportunité, c’était aussi un rejet de la politique de Michel Barnier. Comment travailler avec des gens qui ont signé le pacte du Nouveau Front Populaire ? Je pense qu’Olivier Faure fait de la gesticulation en vue du congrès du PS afin de dire à ses camarades : Vous voyez, j’ai tout essayé ».

Une ligne ferme mais non unitaire chez LR. « Si la personnalité désignée (à Matignon) par le président arrive à détacher le PS de LFI, alors peut-être que des discussions seront possibles », a esquissé le sénateur LR des Hauts-de-Seine, Roger Karoutchi, dans l’émission Parlement Hebdo.

« Ce pacte de non-censure ne doit pas avoir pour contrepartie un renoncement de nos valeurs »

Sur le plateau de BFMTV, la sénatrice LR de Paris, Agnès Evren, une autre porte-parole du groupe, a nuancé la pensée de Bruno Retailleau affirmant que Les Républicains « pouvaient évidemment travailler avec des députés de gauche » « dans l’intérêt du pays », « à condition que ce ne soit pas un Premier ministre de gauche ».

« Le PS essaye de nous refiler le mistigri alors que ce sont eux qui ont voté la censure. Il y a deux principes à respecter. D’abord, la France doit se doter d’un budget de désendettement pour éviter un scénario à la grecque. Le deuxième, c’est un principe d’authenticité. On peut difficilement nous demander de soutenir un gouvernement dirigé par un centriste de gauche », confirme, Marc-Philippe Daubresse. Le sénateur du Nord poursuit. « Ce pacte de non-censure ne doit pas avoir pour contrepartie un renoncement de nos valeurs, comme revenir sur l’âge de départ à la retraite ou appliquer une bonne partie du programme du NFP. Les LR ne soutiendront pas un gouvernement de ce genre mais ne le censureront pas », assure-t-il.

 

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