Nouvelle Assemblée : « On ne s’invente pas député du jour au lendemain »
Invités de l’émission « On va plus loin », Dominique Rousseau, constitutionnaliste et la juriste Anne Levade, analysent la nouvelle Assemblée nationale.

Nouvelle Assemblée : « On ne s’invente pas député du jour au lendemain »

Invités de l’émission « On va plus loin », Dominique Rousseau, constitutionnaliste et la juriste Anne Levade, analysent la nouvelle Assemblée nationale.
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Alors que les députés LREM et Modem sont au nombre de 348 depuis les dernières élections législatives, et que les nouveaux élus s’installent, le président de l’Assemblée nationale va être élu mardi 27 juin. Un poste stratégique très convoité. Au même moment, à la demande d’Emmanuel Macron, Richard Ferrand va briguer le poste de président du groupe République en marche. Le fait qu’il soit d’abord « désigné » par le Président de la République est « un peu surprenant » pour la juriste Anne Levade : C’est un peu surprenant, un peu inhabituel puisqu’on sait qu’un des principes essentiels c’est l’indépendance des Assemblées et que donc, par définition, au sein des Assemblées, chaque groupe politique se dote de son président au terme d’un vote ».

« Il va y avoir deux postes encore plus importants qu’avant, c’est le président de l’Assemblée nationale, dans la mesure où il va falloir diriger les débats entre des tribuns comme Marine Le Pen, Alexis Corbière, Jean-Luc Mélenchon (…) et l’autre poste important sera la présidence de groupe » explique Dominique Rousseau. Pour ce professeur de droit constitutionnel à la Sorbonne, l’élément marquant avec cette nouvelle Assemblée, c’est l’arrivée des tout nouveaux députés : « Il y a beaucoup de primo-députés, beaucoup de personnes qui ne sont pas encore engagées dans la vie politique et qui vont découvrir la fabrication de la loi (…) La fabrication de la loi, la rédaction d’un amendement, la rédaction de rapports, même s’il y a des administrateurs à l’Assemblée qui sont très compétents, restent (…) un métier (…) On ne s’invente pas député du jour au lendemain ». Et de rappeler que « la première mission des Parlements, c’est de contrôler le gouvernement ».

Anne Levade se fait également prudente quant à l’arrivée de ces primo-députés : « Il y a un risque bien connu quand on met en avant la démocratisation et justement cette élimination de la professionnalisation de la politique. Derrière, il faut que les lois se fassent. Et qui fait les lois dans ce cas-là et bien, ce ne sont plus les élus mais les administrateurs qui sont des gens remarquables mais qui ne sont pas choisis par les électeurs à la différence des parlementaires ».

 

 

 

OVPL Match des idées Anne Levade et Dominique Rousseau
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