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Nouvelle-Calédonie : devant le Sénat, Michel Barnier n’évoque plus le Congrès mais promet de « nouvelles mesures de soutien aux populations »
Par François Vignal
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Rétropédalage ou plutôt simple respect des formes, entre les deux têtes de l’exécutif ? Pour son discours de politique générale, devant le Sénat, ce mercredi, Michel Barnier a plus ou moins répété ses propos, tout en développant sa vision sur les collectivités (voir ici les temps forts). Mais au jeu des sept erreurs, on en notera une assez visible. Elle concerne le sujet brûlant de La Nouvelle-Calédonie.
Le premier ministre n’a pas affirmé, comme la veille devant les députés, que « le projet de loi constitutionnelle sur le dégel du corps électoral, adopté en mai dernier, par les assemblées parlementaires, ne sera pas soumis au Congrès ». Le premier ministre précisait hier qu’Emmanuel Macron « confirmera » cet abandon aux élus de Nouvelle-Calédonie quand il les réunira, « comme il a l’intention de le faire » d’ici novembre.
Michel Barnier s’est-il avancé un peu trop vite devant l’Assemblée ? Selon Politico, Emmanuel Macron « n’avait pas été tout à fait averti que le chef de gouvernement irait aussi loin ». Le chef de l’Etat lui aurait même demandé de ne pas parler de ce sujet précis.
Mais si la question du Congrès a disparu du discours, il ne faut pas y voir un revirement à 180 degrés. « Pas de rétropédalage. Il n’y aura pas de réunion du congrès », confirme-t-on à publicsenat.fr de source gouvernementale. « Le Président était d’accord pour l’annonce du premier ministre », ajoute-t-on. Manière de tuer dans l’œuf l’idée qu’il y aurait de la friture sur la ligne du duo exécutif.
« Confirmer clairement, et solennellement, notre engagement à faire face à l’urgence économique et sociale »
Devant la Haute assemblée, le premier ministre a plutôt insisté sur la dimension économique, alors le député loyaliste de Nouvelle-Calédonie, Nicolas Metzdorf (Ensemble pour la République), lui reprochait hier l’absence d’annonces financières.
Commençant d’ailleurs par citer Nicolas Metzdorf et les sénateurs du « Caillou », Robert Wienie Xowie et Georges Naturel, il a tenu à « confirmer clairement, et solennellement, notre engagement à faire face à l’urgence économique et sociale, en Nouvelle-Calédonie, où près de 25 % de la capacité de production de l’économie a été détruite, et où il faut reconstruire, redémarrer, préserver l’emploi, ou retrouver l’emploi, en même temps que retisser du lien social et politique », a insisté le locataire de Matignon.
Michel Barnier « examine les conditions de prolongation, sur les prochaines semaines, des aides d’urgence »
« Nous nous engagerons rapidement aux côtés des acteurs politiques et économiques », (r) assure Michel Barnier, qui « examine les conditions de prolongation, sur les prochaines semaines, des aides d’urgence, qui ont été mises en place depuis le mois de mai dernier. Et de nouvelles mesures de soutien aux populations, de plus en plus en difficulté, doivent être mises en œuvre. Il s’agit de reconstruire une grande partie de l’économie qui a été détruite durant cette période très difficile », a semblé se rattraper le premier ministre.
Il a de nouveau évoqué la mission menée par le président LR du Sénat, Gérard Larcher, et son homologue de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet (Renaissance), qui sera conduite « sur place, dans un bref délai. Une mission de dialogue, d’écoute, de considération, qui devrait permettre d’engager des discussions sur l’avenir institutionnel de ce territoire. […] Outre les sujets économiques et sociaux, devront être abordés l’organisation et les compétences des pouvoirs locaux, la composition du corps électoral et son élargissement pour les prochaines élections provinciales, ainsi que les autres sujets de nature institutionnelle », a énuméré Michel Barnier, sans autre précision…
D’autres passages du discours n’ont pas été repris
Michel Barnier n’a pas non plus repris son annonce de la veille, faite « en accord avec le Président de la République », de « reporter les élections provinciales jusque fin 2025 ».
Autre différence : alors que dans son discours de l’Assemblée, Michel Barnier assurait vouloir « personnellement » s’employer à trouver une sortie de crise, ce passage n’a également pas été conservé dans la version sénatoriale du DPG, comme l’évocation de la « délégation interministérielle placée auprès du premier ministre et du ministre des Outre-mer », qui permettra « de garantir une gestion dans la durée de l’ensemble des enjeux calédoniens ». Le sujet de la Nouvelle-Calédonie est traditionnellement traité à Matignon. Mais entre Emmanuel Macron et Michel Barnier, l’enjeu est aussi, pour chacun, de trouver la bonne place et la bonne distance. Les premiers travaux pratiques nécessitent peut-être encore quelques calages.
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