Nouveau scrutin, dimanche, en Nouvelle-Calédonie. Le troisième – et dernier - référendum d’autodétermination prévu par l’accord de Nouméa. Et « très vraisemblablement pour la troisième fois [...], le non va l’importer. Que va-t-il se passer au lendemain du scrutin ? », interroge le sénateur centriste Philippe Folliot lors des questions au gouvernement, mercredi 8 décembre. « La question se pose avec d'autant plus d’acuité que les indépendantistes ont appelé à la non-participation et à ne pas reconnaître le résultat, poursuit-il. La société calédonienne est divisée. La Nouvelle-Calédonie doit retrouver une stabilité institutionnelle, seule capable de répondre à son urgence économique et sociale ».
« Ouvrir les yeux sur son potentiel en matière d’économie bleue, de tourisme, d’écologie »
Philippe Folliot estime que « la France devrait se saisir de ce moment historique pour enfin considérer ce territoire ultramarin à sa juste valeur. Par-delà le nickel, nous devons ouvrir les yeux sur son potentiel en matière d’économie bleue, de tourisme, d’écologie et de position géostratégique dans l’indopacifique ». Sébastien Lecornu, ministre des Outre-Mer, en est conscient : « Si le temps passe, les difficultés, elles, ne se règlent pas. »
Appelant à « une participation massive » au scrutin de dimanche, il sait que plusieurs thèmes « vont vite s’imposer à nous ». Il évoque la question des finances locales, « particulièrement délicates » d’autant que l’Etat a dû arrêter le budget 2021 en Nouvelle-Calédonie. « Le deuxième éléphant dans la pièce, c’est le nickel et cette revoyure de Glencore, l’opérateur de l’usine du nord, qui est un des instruments du rééquilibrage de l’accord de Nouméa », ajoute-t-il. Enfin, le ministre convient que le « calendrier institutionnel est déconnecté des attentes profondes de la population : jeunesse, le foncier, l’égalité homme femme ». Sébastien Lecornu promet de « redire les engagements pris le 1er juin dernier à Paris avec une période de transition qui, au fond, devrait nous permettre de faire deux choses : sortir d’un binaire dans lequel nous sommes enfermés depuis trop longtemps, et sortir d’un statu quo dont personne ne veut ».